Les métiers des espaces verts : chef·fe d’unité territoriale

Xavier Vrbovska, chef d'unité territoriale des espaces verts, Métropole de Bordeaux

En quoi consiste votre métier ?

Je suis responsable d'unité Espaces verts à Bordeaux Métropole, où j'encadre et j'anime une équipe de 12 agents dans un des secteurs de la métropole de Bordeaux. Je planifie les activités tout au long de l'année, que ce soit tonte, taille de haies, travaux de plantation, dans des parcs, dans des squares, dans des accotements de voirie et divers espaces verts de la ville. Pour cela, j'ai des moyens qui me sont alloués, que ce soit le budget qu'il faut prévoir d'une année sur l'autre, le matériel dont j'ai besoin, souffleur, taille-haie, tondeuse, petit outillage ; également le personnel où il faut prévoir les CDD, les saisonniers en cas d'activité accrue dans l'année ; et également les tâches administratives auxquelles on ne peut échapper dans notre métier. Aussi, je contrôle les activités réalisées par les entreprises et, bien sûr, par les équipes de terrain au quotidien.

Quelles sont vos conditions de travail ?

Les conditions de travail changent bien sûr d'un poste à l'autre, mais les interactions, que ce soit avec d'autres professionnels ou les usagers, sont fréquentes. L'interaction aussi avec les équipes est quotidienne et indispensable pour les échanges, qu'ils soient ascendants ou descendants, pour le bon fonctionnement de l'unité. La mobilité aussi est importante, avec l'accès à des réunions, au suivi de chantier des entreprises, ou le suivi des équipes de terrain. Pour cela, j'ai à ma disposition un bureau, un ordinateur avec des logiciels métiers adéquats, comme de la cartographie, des logiciels de finance. Mon temps de travail au bureau varie entre 60 et 70 % actuellement, mais a tendance à évoluer, car les dossiers ou les projets prennent de plus en plus de temps à élaborer.

Quelles sont les compétences nécessaires ?

Pour moi, il faut de bonnes connaissances techniques en espaces verts, que ce soit en arrosage intégré, en maçonnerie, en électricité ; également une bonne base en reconnaissance de végétaux, qui est indispensable dans le métier. Il faut savoir aussi être curieux et attentif aux évolutions professionnelles. Pour le management, il faut savoir rester humain, mais poser les bases d'une coopération qui va être effective pendant plusieurs années.

Quelle formation avez-vous suivie ? Que conseillez-vous à celles et ceux qui voudraient se former à ce métier ?

J'ai un BEP, un bac pro Travaux paysagers, ainsi qu'un BTS Aménagement de l'espace en deux ans en formation initiale. Pour moi, il n'y a pas vraiment de minimum de diplômes à avoir, car l'expérience et l'envie font des fois plus qu'un diplôme obtenu sans appétence. Après, le bac pro me semble quand même un minimum pour ce poste, avec quand même un BTS et une licence professionnelle, qui sont un plus pour gagner en autonomie et en ouverture d'esprit. Cela permet également d'ouvrir plus de portes aux concours de la fonction publique.

Qu’est-ce qui fait l’intérêt de votre travail ?

L'intérêt pour moi, pour ce métier, est bien sûr avant tout le vivant. Dès le début d'un projet, il faut imaginer comment il va être dans le futur, comment vont évoluer les végétaux qu'on a plantés. Dans la fonction publique, l'entretien et l'embellissement de l'espace est très important pour les usagers, ainsi que la sécurisation de l'espace public. On voit bien que les gens ont un engouement pour le jardin, et qu'ils peuvent pratiquer à domicile, se promener dans un cadre vert ou naturel, ce qui fait du bien moralement à ces personnes. On peut également voir que, dû à l'accélération du changement climatique, on est obligés de penser différemment les espaces, par la création d'îlots de fraîcheur ou le verdissement de la ville. Le métier évolue, ainsi que les mentalités, c'est ce qui est encourageant et excitant pour l'avenir.