En ligne depuis le 06/04/2020
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Description
Eva l'Homme vous présente son métier d'analyste en Investissement socialement responsable à Mirova.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Mentions Licence
- Economie
- Economie et gestion
Nature pédagogique
- Entretiens et témoignages
Niveau
- Bac
Types
- Grain audiovisuel
Mots-clés
Contributeurs
L'Homme Eva
Les métiers de la finance : analyste en investissement socialement responsable
Eva l'Homme, analyste en Investissement socialement responsable à Mirova
En quoi consiste votre métier ?
Je suis analyste en investissement socialement responsable. Je travaille dans une société dédiée à l’investissement socialement responsable. Concrètement, notre objectif est de générer de la performance financière en s’assurant qu’on a un impact environnemental et social positif. Il y a deux types de personnes qui travaillent dans cette société. Il y a des gens qui analysent les projets ou les entreprises d’un point de vue de la performance financière pour voir si c’est rentable. Ensuite, il y a les analystes ISR, comme moi, qui s’intéressent plutôt aux aspects environnementaux et sociaux pour s’assurer que nos investissements sont bien en ligne avec un scénario 2 degrés, tout en respectant les normes sociales les plus ambitieuses, afin de garantir que nos investissements participent et apportent des solutions aux enjeux du développement durable.
Quelles sont vos conditions de travail ?
Mon travail est un travail de bureau. Je suis derrière un ordinateur. Je vais passer beaucoup de temps à lire les rapports des sociétés pour comprendre leur stratégie de développement durable et d’identifier si elles répondent de façon appropriée ou non aux principaux enjeux du développement durable. Je produis ensuite une analyse. Il y a pas mal de rédactionnels, j’écris beaucoup. Ensuite, il y a une partie interactive intéressante où on va échanger avec les sociétés pour leur faire part de notre analyse et les aider à améliorer leurs pratiques.
Quelles sont les compétences nécessaires ?
La principale qualité d’un analyste ISR, c’est évidemment sa capacité analytique. Il faut analyser ce que vont écrire et dire les entreprises pour savoir si leur stratégie de développement durable est pertinente et répond bien aux enjeux du développement durable. Il faut également un esprit critique pour mettre en perspective ce qu’elles disent avec leurs concurrents et identifier si réellement leur stratégie répond bien aux enjeux qui sont les leurs. Ensuite, il faut aimer écrire parce que tout ce qu’on va analyser, on va ensuite le rédiger, produire des analyses, produire des études, le plus souvent en anglais, parce qu’on investit dans des sociétés qui viennent du monde entier. Nos clients sont également issus du monde entier, il faut maîtriser la langue, à l’écrit comme à l’oral.
Quelle formation avez-vous suivie ? Que conseillez-vous à celles et ceux qui voudraient se former à ce métier ?
Il y a plein de formations possibles pour faire mon métier parce que dans le développement durable, beaucoup d’aspects sont pris en compte. J’ai fait une école de commerce, j’ai fait l’ESCP pour comprendre les entreprises. Je voulais compléter mes connaissances sur les aspects sociaux et environnementaux. J’ai donc fait un master en sciences politiques sur les sujets de développement. Dans mon équipe, il y a aussi plein d’autres formations. Certains de mes collègues ont fait des écoles d’ingénieurs, comme Centrale ou l’École des Mines, quand d’autres ont fait Sciences Po. C’est finalement la maîtrise de tous ces différents champs du développement durable qui existent dans beaucoup de formations, qui fait qu’on a une vision complémentaire et globale de tous les enjeux du développement durable.
Qu’est-ce qui fait l’intérêt de votre travail ?
J’adore mon métier. Mes collègues et moi, on a une plaisanterie entre nous qui consiste à dire qu’on est des superhéros. Même en travaillant dans la finance, on va changer le monde. Comment on le fait ? En étant investisseur. On a la chance que les entreprises nous écoutent. On peut les aider à améliorer leurs pratiques environnementales et sociales pour faire en sorte que leurs activités soient plus respectueuses de notre planète. Néanmoins, le développement est un processus très lent. Il faut bien l’avoir en tête. On assiste à des changements, c’est sûr, mais ces changements sont souvent petits et longs à mettre en place. Mais quand ça arrive, il se passe quelque chose d’extraordinaire. On a le sentiment d’avoir réellement contribué à l’amélioration des choses sur notre planète. C’est très satisfaisant.