En ligne depuis le 10/01/2022
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Description
Les territoires français d'Outre-mer doivent aujourd'hui relever plusieurs défis, touchant aussi bien les aspects écologiques, économiques ou sociaux. Cet ensemble de vidéos permet de mieux comprendre ce besoin de développement durable dans les Outre-mer, et il vise à montrer que des personnes et des acteurs sont déjà engagés autour de ces questions, et ce sur tous les territoires ultramarins.
Objectifs d'apprentissage :
- Comprendre la diversité des points de vue qui existent quand on parle de développement durable dans les Outre-mer.
- Découvrir les 17 Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre les caractères universels et indivisibles des 17 Objectifs de Développement Durable
- Appréhender les enjeux de développement durable les plus saillants pour les Outre-mer.
- Découvrir des personnes et des structures, dans tous les Outre-mer, engagées pour l'atteinte des Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre l'importance des partenariats et de la coopération dans la mise en place de projets de développement durable.
- Comprendre les freins et les leviers pour la mise en place, par les différents acteurs du territoire, de projets de développement durable.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
Nature pédagogique
- Cours
- Entretiens et témoignages
Niveau
- Bac
- Bac+3
Objectifs de Développement Durable
- 1. Pas de pauvreté
- 10. Inégalités réduites
- 11. Villes et communautés durables
- 17. Partenariats pour la réalisation des objectifs
Types
- Parcours thématique
Mots-clés
Introduction : Points de vue sur le Développement durable dans…
A la découverte des 17 Objectifs de Développement Durable
Les ODD dans le contexte des Outre-mer : 4 enjeux prioritaires
Exemples d'initiatives pour relever le défi du développement…
Conclusion : La mobilisation de tous les acteurs pour l'action…
Innovation en outre-mer : freins et opportunités
par Daniel Hierso, président d'Outre-Mer Network
Aujourd'hui, en Outre-mer, on assiste à une douce révolution. C'est la révolution des mentalités, des esprits. On est passés de la culture de la fonction publique et du fonctionnariat à celle de l'entrepreneuriat pour la nouvelle génération qui monte. Comment on va pouvoir adapter cette révolution douce vers le développement des filières ? Vers l'environnement, l'économie circulaire, les poncifs que sont l'or bleu, l'or vert ? L'or bleu, puisque la France est le deuxième espace maritime mondial, il faut le savoir, que 87 % de la biodiversité française réside en Outre-mer, et donc vous voyez tout le champ des possibles qui reste à déterminer, à la fois en termes d'organisation de filières, de métiers futurs, mais également de villes, de régions tests, notamment sur l'économie circulaire.
Alors, ça fait des années qu'on en parle, en Outre-mer. Ça fait des années, bien sûr, que les schémas et les plans se succèdent. Qu'est-ce qui va faire, peut-être, que dans quelques années, les choses vont bouger singulièrement ?
1. Le lien recherche-entrepreneuriat
C'est un problème franco-français, mais on s'est aperçu qu'il manquait de la fluidité entre le monde de la recherche fondamentale et le monde des entrepreneurs. Donc, il y a quelques années, l'ancienne ministre des Outre-mer, Mme Girardin, a débloqué un fonds spécifique dédié à la recherche fondamentale pour faire émerger des solutions en accointance avec le milieu économique. Pourquoi c'est très important ? Pour deux choses.
La première, c'est parce qu'il y a beaucoup de fonds, notamment des fonds européens disponibles, et parfois qui repartent, dans certaines régions, qui permettraient de faire des pôles d'excellence. Il y en a déjà. Je veux parler, bien sûr, du CYROI, par exemple, à La Réunion, spécialisé dans les maladies infectieuses, qui exploite le cyclotron. Il y a six ou sept cyclotrons en France, et le CYROI a décidé, autour de ce cyclotron, de mettre en place toute une pépinière technologique avec des visiteurs du monde entier chaque année. Torskal, Bioalgostral, Stemcis sont des start-up qui sont issues de cette fameuse technopole qui a une belle renommée, et qui permettent justement, à travers une spécificité, une expertise très très forte, sur les traceurs anticancéreux, sur les maladies infectieuses, de générer tout un tas de start-up qui vont pouvoir rayonner à l'international.
On va retrouver, j'espère demain, cette même problématique sur l'hydrogène, par exemple, alors l'hydrogène vert, mais aussi l'hydrogène gris, en Guyane, avec Thierry Déau, le fondateur du fonds d'investissement Meridiam, dont vous avez certainement entendu parler, qui a fait beaucoup de bruit récemment, avec l'affaire Veolia, notamment. Thierry Déau a mis en place en Guyane l'une des plus grosses usines sur la problématique du stockage, des batteries de stockage pour l'hydrogène. Donc là, vous voyez qu'il y a un enjeu extrêmement fort.
En Martinique, il y a également des travaux avec la SARA qui pousse beaucoup sur tous ces sujets, parce que l'autonomie énergétique de nos territoires, qui sont hors réseau, est tout à fait fondamentale. À horizon 2030, 2050, l’objectif est d’avoir 100 % d'autonomie énergétique. Comment travailler sur les problèmes de la houle, du vent, du photovoltaïque, mais également des biocarburants ? Bien sûr, tout le monde va sur les schémas, aujourd'hui, des filières électriques. Tout le monde sait que le monde de l'électrique n'est pas simplement green, car derrière, on reste quand même dans le monde de l'extraction. Le monde de l'électrique et de l'hydrogène, comment cela va-t-il se marier dans les territoires insulaires ? Ça va être très intéressant à tester.
2. Faire revenir les jeunes diplômés
On va voir l'importance de faire revenir tous ces jeunes ingénieurs qui sont partis étudier à l'étranger, qui ont plein d'idées dans leur tête, ont travaillé pour beaucoup de grands groupes à l'international. Comment on va pouvoir les faire revenir au pays ? Comment ils vont pouvoir s'investir dans des PME, parce qu'il n'y a pas que les start-up qui innovent, dans des PME qui, elles, sont sur des schémas d'avenir ? Sur des start-up également qui essaient de rénover ? On parle beaucoup de biomatériaux aujourd'hui, on parle beaucoup de biomimétisme en Outre-mer. On est en train d'essayer de repenser l'AIoT appliquée aux Outre-mer.
3. L’intelligence artificielle
Vous avez certainement tous entendu parler des problématiques d'eau et des graves manquements qu'on a sur nos réseaux d'eau, par exemple, et comment l'AIoT peut être adaptée au BTP ou aux sujets d'infrastructures, pour diminuer tout ce gaspillage.
On le retrouve également dans les habitus alimentaires des gens. Il faut savoir qu'en Outre-mer, on commence à revenir sur la terre. Ce sont des choses très simples, l'environnement, ça commence aussi par là. Comment on redonne une nouvelle image au monde de l'agriculture, des jeunes agriculteurs ? Comment on retrouve une nouvelle image grâce à la technologie ? Le Covid l'a démontré, on a mis à disposition, à travers beaucoup de nos start-up, des applications pour des agriculteurs, pour qu'ils puissent vendre directement au client, et ainsi, le sourcing en produits bio s'est fait de manière extrêmement naturelle avec deux générations de gens : une génération habituée à travailler la terre mais qui ne connaît rien à la techno, et en même temps, une génération férue d'outils technologiques et qui a envie de revenir à la terre. On est même sur des sujets d'intergénérationnel, de partage des connaissances, qui, au départ, étaient très cantonnés dans le monde de l'associatif. Grâce à ces mouvements, qui sont des mouvements de fond, on arrive à retrouver et remettre au cœur l'économie circulaire, l'auto-alimentaire, puisque je pense que c'est un vrai phénomène aujourd'hui, dont les politiques eux-mêmes ont pris conscience.
4. Les financements
Pour finir, bien sûr, tout ça ne marche pas sans argent. La vraie problématique que nous avons aussi, en Outre-mer, c'est de faire du marketing territorial et de faire comprendre comment ces start-up, comment ces nouveaux projets peuvent passer la barrière de ce qu'on appelle "la vallée de la mort" en investissement. C'est donner la confiance aux fonds d'investissement privés, aux business angels, aux family office, de se dire qu'elles peuvent investir une fois que ces projets sont sortis de recherche et développement, et elles vont avoir besoin d'attaquer des marchés car les marchés concurrentiels sont très forts chez nous. Tout de suite, vous devez sortir de votre zone de confort, de votre territoire, et vous vous retrouvez avec des problématiques de PME ou de grands groupes. Les solutions de financement doivent être trouvées donc il y a plusieurs initiatives. Sur ces biais, je suis très heureux, à titre personnel, d'avoir accompagné le projet Innovation Outre-mer qui est devenu aujourd'hui le lieu de référence autour des investissements des start-up, mais également de BPI France pour apporter des solutions concrètes à des projets qui vont avoir le temps de grandir.
5. Faire émerger ces nouvelles économies
La dernière problématique qui va s'offrir est toute cette capacité de cette nouvelle économie à émerger. Non pas en contradiction avec l'ancienne, mais je pense, à arriver à émerger en parallèle, car c'est ça qui va contribuer à créer de l'emploi non délocalisable, extrêmement local, mais sur ces problématiques locales, qui vont toucher le monde entier.
Quand Leadbees s'intéresse, en Polynésie, à la problématique du suivi des abeilles et des ruches connectées... La problématique des ruches connectées, on la retrouve dans le monde entier. Quand Myditec s'intéresse aux bornes météo et à l'assistance à la prise de décision pour des agriculteurs... C'est une solution qui commence en Guadeloupe, et qui arrive aujourd'hui au Togo et qui devient un programme gouvernemental. Voilà comment des petits entrepreneurs peuvent sortir de leur territoire, continuer à facturer depuis leur territoire mais être des vrais ambassadeurs de leur région en trouvant des marchés assez conséquents. L'avenir, il va être là : réconcilier l'économie, l'environnement, le circuit court et en faire une vraie valeur ajoutée.
Je pense que l'innovation est ce qui va faire revenir les jeunes au pays, ce qui va donner une nouvelle dynamique, et on est très heureux de voir cette vague de fond qui ne s'arrêtera pas.
Contributeurs
Ferdinand Malcom
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Trottmann Charles
directeur du département des Trois Océans , AFD - Agence française de développement
Hierso Daniel
président d'Outre-Mer Network
Merckaert Jean
Directeur Action Plaidoyer France Europe à Secours Catholique-Caritas France
Moatti Jean-Paul
Professeur Emerite , Université Aix-Marseille
Severino Jean-Michel
Waisman Henri
Marniesse Sarah
AFD - Agence française de développement
PELLAUD Francine
Haute École Pédagogique de Fribourg (Suisse)
Ndour Yacine Badiane
Solano Philippe
Chotte Jean-Luc
Tribollet Aline
directrice de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
de Pracontal Nyls
président du groupe Outre-mer du comité français de l'UICN
Zammite Jean-Michel
directeur des Outre-mer , OFB - Office Français de la Biodiversité
Hermet François
Université de La Réunion
Briolin Sara
présidente de Femmes en Devenir
Martin-Prével Yves
directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Roch Jérôme
directeur régional - Guadeloupe , ADEME
Demenois Julien
chargé de mission "4 pour 1000" , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Chignoli Claire
ingénieure "économie circulaire et déchets" , ADEME
Gaspard Sarra
professeure , Université des Antilles
Perche Mélanie
coordinatrice du REGAL Réunion
Devakarne Jaëla
coordinatrice d'Isopolis
Jacob Vincent
chercheur , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Reboul Lucile
Goût Nature
Law-Weng-Sam Betty
USEP Nord Réunion
Brunette Cléa
Assistante de projet au sein d'Unite Caribbean
Ozier-Lafontaine Harry
directeur de recherche , INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Comier Annick
maire de la commune de Fonds-Saint-Denis en Martinique
Douine Maylis
médecin chercheur au Centre d'investigation clinique Antilles-Guyane
Edant Caroline
cheffe de projet Biodiversité , AFD - Agence française de développement
Charles Mahé
coordinateur technique du Secrétariat de l'initiative Kiwa
Dangles Olivier
directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Souffou Tchico
chargé d'opération construction de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte
Lhoste Matthieu
directeur des travaux et de l'entretien de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte
Géraux Hubert
expert "Conservation & Plaidoyer Nouvelle-Calédonie" , WWF France
Bizien Thibaud
cofondateur de Caledoclean
Daniel Justin
professeur , Université des Antilles