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Description

Les territoires français d'Outre-mer doivent aujourd'hui relever plusieurs défis, touchant aussi bien les aspects écologiques, économiques ou sociaux. Cet ensemble de vidéos permet de mieux comprendre ce besoin de développement durable dans les Outre-mer, et il vise à montrer que des personnes et des acteurs sont déjà engagés autour de ces questions, et ce sur tous les territoires ultramarins.

Objectifs d'apprentissage :
- Comprendre la diversité des points de vue qui existent quand on parle de développement durable dans les Outre-mer.
- Découvrir les 17 Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre les caractères universels et indivisibles des 17 Objectifs de Développement Durable
- Appréhender les enjeux de développement durable les plus saillants pour les Outre-mer.
- Découvrir des personnes et des structures, dans tous les Outre-mer, engagées pour l'atteinte des Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre l'importance des partenariats et de la coopération dans la mise en place de projets de développement durable.
- Comprendre les freins et les leviers pour la mise en place, par les différents acteurs du territoire, de projets de développement durable.

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Partage des conditions à l'identique
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
Nature pédagogique
  • Cours
  • Entretiens et témoignages
Niveau
  • Bac
  • Bac+3
Objectifs de Développement Durable
  • 1. Pas de pauvreté
  • 10. Inégalités réduites
  • 11. Villes et communautés durables
  • 17. Partenariats pour la réalisation des objectifs
Types
  • Parcours thématique
Mots-clés
Outre-merODDinitiativedéveloppement durabletransition écologiquebiodiversitéentreprisesassociationspartenariatpollutioninégalitésalimentationtransition énergétiquepolitiques territorialesscience
  • Le "doughnut", entre plancher social et plafond écologique
  • Une vision commune du futur de l’Humanité
  • Une introduction historique aux ODD
  • L'Accord de Paris sur le climat et les Objectifs de Développement Durable
  • Les ODD : un agenda pour tous les pays et pour tous les secteurs
  • Universalité sectorielle des ODD : tous les domaines sont couverts
  • La pensée complexe pas si compliquée
  • Interactions entre ODD : illustration avec l'ODD 12 sur la production et la consommation responsables
  • Interactions entre ODD : illustration avec les Maladies Tropicales Négligées
  • Prendre en compte les interactions entre ODD : un gage de succès pour l'agriculture
  • Le Rapport mondial sur le développement durable (GSDR) de 2019 : analyse
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Interactions entre ODD : illustration avec l'ODD 12 sur la production et la consommation responsables

Yacine Badiane Ndour, Maître de recherche à l'ISRA
 

L'Objectif 12 des ODD, c'est-à-dire des Objectifs de Développement Durable proposés par l'Assemblée générale des Nations-Unies, vise à instaurer des modes de consommation et de production durables. Nous allons voir les interactions que peuvent avoir ces ODD avec les autres Objectifs de Développement Durable en s'appuyant sur trois de ces cibles, qui sont : les cibles 12.2, 12.3 et 12.4 et en vous donnant quelques exemples concrets. Ces trois cibles prônent une gestion durable et une utilisation rationnelle des ressources naturelles, une réduction du volume de déchets alimentaires par habitant et des pertes de produits alimentaires, et une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques des déchets.

Pour produire des aliments, nous utilisons des ressources naturelles, de l'énergie, et nous générons également des déchets tout au long du processus. Ce processus, qui va de la culture ou de l'élevage à la transformation industrielle et au supermarché, impacte fortement la qualité de notre environnement. Nous allons vous voir quelques exemples. Par exemple, les besoins en eau pour un kilogramme d'aliments produits, varie de 700 litres pour un kilo de pommes à 19 500 pour produire un kilo de viande de bœuf.

Un tiers de la production alimentaire destinée à la consommation humaine est perdu ou gaspillé, soit 1,3 milliard de tonnes par an selon une étude faite par la FAO en 2013. Cette production alimentaire perdue augmente inutilement l'impact de l'agriculture affectant nos ressources naturelles, c'est-à-dire les sols, les réserves en eau, la biodiversité et le climat. Les émissions liées à ces pertes sont estimées à 3,7 gigatonnes de CO2 par an, soit le troisième pays émetteur de gaz à effet de serre après les États-Unis et la Chine.

En 2007, la capacité de la Terre à se régénérer a été évaluée à 11,9 milliards d'hectares globaux alors que l'empreinte écologique de l'activité humaine s'élevait à 18 milliards d'hectares globaux. C'est quoi, l'empreinte écologique ? L'empreinte écologique d'une population humaine mesure la surface nécessaire pour produire les ressources et pour absorber les déchets qu'elle produit. Cela montre que le rythme d'exploitation des ressources est moins important pour assurer une pérennité du stock de capital naturel de la planète. Alors que la population mondiale atteindra 9,5 milliards d'habitants avec une demande alimentaire plus importante en 2050, les projections estiment une augmentation de la demande alimentaire de 35%. L'Objectif de Développement Durable 12 que nous allons aborder reconnaît le rôle essentiel et transversal de la consommation et de la production dans le développement durable. Il présente une opportunité de générer des synergies avec les autres ODD. C'est ce que nous allons voir à travers quelques exemples.

Le premier exemple que nous allons voir concerne la gestion des sols cultivés et ses liens avec les changements climatiques, c'est-à-dire l'ODD 13, tant en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre que l'adaptation des systèmes de production. L'agriculture représente en même temps une source d'émissions de gaz à effet de serre, mais également un puits, car il permet de stocker du carbone. Par exemple, l'initiative "4 pour 1000" lancée par la France lors de la COP21 a pour but principal d'améliorer la séquestration du carbone dans les sols. Il s'agit donc d'une synergie entre la protection des sols et du climat. L'initiative prend en compte également la sécurité alimentaire des populations, contribue à l'Objectif de Développement Durable 2 et la protection de la biodiversité, l'ODD 15 et 14. Elle contribue aussi à rendre la gestion et l'utilisation rationnelle des terres agricoles plus cohérentes avec l'objectif de réduction de la pauvreté, l'Objectif 1, lequel vise notamment à maintenir l'accès des plus pauvres aux ressources économiques et au contrôle des terres. Enfin, la réalisation de cette initiative nécessite des institutions capables de fournir le cadre nécessaire à travers l'Objectif 16 et dépend du partenariat pour le développement durable.

L'Objectif 12 vise également à faire réfléchir les consommateurs sur leur rapport avec les objets utilisés, les déchets générés et leur impact sur la planète. Les ordures ménagères, par exemple, devraient être considérées comme des ressources et non des déchets. Des pratiques liées à l'économie circulaire du compostage à la méthanisation valorisent le potentiel agricole ou énergétique de ces ordures. L'utilisation du compost issu de ces déchets permet d'améliorer la teneur en matière organique des sols cultivés et de contribuer au stockage du carbone, donc à l'action climatique. Elle permet d'améliorer la fertilité des sols, donc de réduire l'usage des engrais tout en augmentant la productivité, la sécurité alimentaire et la santé des populations. Elle permettra également d'améliorer la biodiversité, donc la préservation des écosystèmes et la qualité des ressources en eau. Pour les ressources en eau, l'ODD 6, nous savons que l'agriculture est un grand utilisateur d'eau douce, ce qui pose un défi au prélèvement et l'approvisionnement durable des eaux, c'est-à-dire à l'Objectif 6.4, mais la consommation durable et la réduction des déchets permettra de réduire la surexploitation des ressources en eau et d'améliorer la qualité des eaux de par la réduction de la pollution.

La consommation responsable déclenche une production responsable et minimise les déchets, minimisant ainsi la quantité d'énergie associée à la gestion de ces derniers. Elle encourage à utiliser les ressources naturelles et l'énergie de manière efficace et à mettre en place des infrastructures durables , ce qui permettra d'assurer à tous l'accès aux services de base, à des emplois verts et à une meilleure qualité de vie.

Contributeurs

Ferdinand Malcom

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Trottmann Charles

directeur du département des Trois Océans , AFD - Agence française de développement

Hierso Daniel

président d'Outre-Mer Network

Merckaert Jean

Directeur Action Plaidoyer France Europe à Secours Catholique-Caritas France

Moatti Jean-Paul

Professeur Emerite , Université Aix-Marseille

Severino Jean-Michel

Waisman Henri

Marniesse Sarah

AFD - Agence française de développement

PELLAUD Francine

Haute École Pédagogique de Fribourg (Suisse)

Ndour Yacine Badiane

Solano Philippe

Chotte Jean-Luc

Tribollet Aline

directrice de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement

de Pracontal Nyls

président du groupe Outre-mer du comité français de l'UICN

Zammite Jean-Michel

directeur des Outre-mer , OFB - Office Français de la Biodiversité

Hermet François

Université de La Réunion

Briolin Sara

présidente de Femmes en Devenir

Martin-Prével Yves

directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement

Roch Jérôme

directeur régional - Guadeloupe , ADEME

Demenois Julien

chargé de mission "4 pour 1000" , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

Chignoli Claire

ingénieure "économie circulaire et déchets" , ADEME

Gaspard Sarra

professeure , Université des Antilles

Perche Mélanie

coordinatrice du REGAL Réunion

Devakarne Jaëla

coordinatrice d'Isopolis

Jacob Vincent

chercheur , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

Reboul Lucile

Goût Nature

Law-Weng-Sam Betty

USEP Nord Réunion

Brunette Cléa

Assistante de projet au sein d'Unite Caribbean

Ozier-Lafontaine Harry

directeur de recherche , INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement

Comier Annick

maire de la commune de Fonds-Saint-Denis en Martinique

Douine Maylis

médecin chercheur au Centre d'investigation clinique Antilles-Guyane

Edant Caroline

cheffe de projet Biodiversité , AFD - Agence française de développement

Charles Mahé

coordinateur technique du Secrétariat de l'initiative Kiwa

Dangles Olivier

directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement

Souffou Tchico

chargé d'opération construction de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte

Lhoste Matthieu

directeur des travaux et de l'entretien de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte

Géraux Hubert

expert "Conservation & Plaidoyer Nouvelle-Calédonie" , WWF France

Bizien Thibaud

cofondateur de Caledoclean

Daniel Justin

professeur , Université des Antilles