En ligne depuis le 10/01/2022
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Description
Les territoires français d'Outre-mer doivent aujourd'hui relever plusieurs défis, touchant aussi bien les aspects écologiques, économiques ou sociaux. Cet ensemble de vidéos permet de mieux comprendre ce besoin de développement durable dans les Outre-mer, et il vise à montrer que des personnes et des acteurs sont déjà engagés autour de ces questions, et ce sur tous les territoires ultramarins.
Objectifs d'apprentissage :
- Comprendre la diversité des points de vue qui existent quand on parle de développement durable dans les Outre-mer.
- Découvrir les 17 Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre les caractères universels et indivisibles des 17 Objectifs de Développement Durable
- Appréhender les enjeux de développement durable les plus saillants pour les Outre-mer.
- Découvrir des personnes et des structures, dans tous les Outre-mer, engagées pour l'atteinte des Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre l'importance des partenariats et de la coopération dans la mise en place de projets de développement durable.
- Comprendre les freins et les leviers pour la mise en place, par les différents acteurs du territoire, de projets de développement durable.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
Nature pédagogique
- Cours
- Entretiens et témoignages
Niveau
- Bac
- Bac+3
Objectifs de Développement Durable
- 1. Pas de pauvreté
- 10. Inégalités réduites
- 11. Villes et communautés durables
- 17. Partenariats pour la réalisation des objectifs
Types
- Parcours thématique
Mots-clés
Introduction : Points de vue sur le Développement durable dans…
A la découverte des 17 Objectifs de Développement Durable
Les ODD dans le contexte des Outre-mer : 4 enjeux prioritaires
Exemples d'initiatives pour relever le défi du développement…
Conclusion : La mobilisation de tous les acteurs pour l'action…
Des plantes pièges pour lutter contre le foreur des tiges de canne à la Réunion
par Vincent Jacob, chercheur au CIRAD et Alex Toinette, planteur de canne
[Alex Toinette]
On est sur Saint-Gilles les Hauts, dans la commune de Saint-Paul à La Réunion. On est une petite exploitation de 3,5 hectares à peu près. On n’est actuellement qu’en cannier. Par la suite, on a l'idée de se diversifier un peu. Depuis quelques années, on a remarqué qu'il y a eu une attaque de foreurs au niveau de notre canne. Le problème, pour nous, c'est qu'on a décelé une perte de rendement et de richesse aussi en ramenant la canne à l'usine.
1. La solution du point de vue de l’agriculteur
On a cherché avec le CIRAD. Par l'intermédiaire de M. Tibère, on a décidé de mettre une plante naturelle, on va dire, une plante miracle sur l'exploitation, pour protéger, pas pour éradiquer mais pour limiter les attaques de foreur sur la canne. Par la suite, on voit aujourd'hui le miracle, justement, que ça a produit sur la canne. Moins d'attaques, plus de richesse et plus de rendement aussi. Étant donné que ce foreur-là, la canne dans ses nœuds, au moment où il pique la canne, il n'y a plus de croissance. La croissance est arrêtée. Donc pour nous, c'est une perte aussi en quelque sorte.
Et je remercie justement le CIRAD d'avoir mis cette plante-là à notre disposition, nous agriculteurs. Ce que je fais aussi, j'insiste là-dessus aussi, pour que les agriculteurs mettent sur leurs exploitations ce type de plantes-là, naturelles, justement. Même si certains agriculteurs traitent encore chimiquement parce qu'ils ne connaissent pas le vrai pouvoir de cette plante-là, moi je leur conseille d'installer ça aux abords de leurs exploitations pour qu'ils puissent voir réellement les effets que ça fait d'avoir une plante naturelle. On traite 2 fois par an, on la recoupe pour un entretien. Et si on a des animaux elle peut être utilisée aussi en tant que fourrage, en passant dans le broyeur. Elle a la même nature, les éléments, que la canne donc il n'y a pas de soucis, tout le monde est gagnant.
[Vincent Jacob]
2. La solution du point de vue du chercheur
La canne à sucre est attaquée par un papillon de nuit qui va pondre ses œufs sur les plantes et les larves vont manger et tuer la canne. Nous avons découvert de manière complètement fortuite, il y a une quinzaine d'années, une plante, qui, plantée en bordure de parcelle a un effet tout à fait magique, un effet miraculeux. Juste la présence de cette plante suffit à protéger la canne à sucre du ravageur. Pourquoi ? Parce que cette plante piège, l'erianthus, combine 2 propriétés tout à fait remarquables.
2.1. Une plante piège et cul de sac
C'est une plante piège cul-de-sac. Plante piège, car quand l'insecte a le choix, il va préférer pondre ses œufs sur cette plante auxiliaire par rapport à la canne à sucre. Cul-de-sac, parce que les larves sur la plante piège vont mourir et ne vont pas être capables d'atteindre l'âge adulte. C'est tout à fait remarquable parce que cette plante se suffit à elle-même pour protéger la culture. Les essais sur le terrain ont montré qu'il y a une protection et une réduction des dégâts dus à ce ravageur sur les cannes à sucre de 50 jusqu'à 90 % de réduction des dégâts et de protection de la canne à sucre. C'est remarquable. Ça nous intéresse particulièrement parce qu'en agroécologie, une plante piège cul-de-sac c'est un peu un Graal. Mais on a très peu d'exemples connus de par le monde. Pourquoi ?
De manière assez intuitive, d'un point de vue évolutif, l'insecte n'a aucun intérêt à développer un comportement qui lui sera délétère. C'est probablement pourquoi il y a très peu d'exemples de par le monde.
2.2. Etude des mécanismes sous-jacents
On a voulu aller plus loin, même si le système est particulièrement simple, en allant étudier quels sont les mécanismes derrière ce choix de l'insecte. En particulier, comment l'insecte fait pour choisir et reconnaître les plantes sur lesquelles il pond ? Ces 2 plantes, elles se ressemblent énormément. Quand l'insecte voit les 2 plantes en face de lui, nous-mêmes déjà, on a du mal à les distinguer, mais l'insecte également a du mal à les distinguer. On a étudié également comment il les sent, d'un point de vue olfactif. Pour ça on a étudié les composés chimiques, les émissions volatiles de ces 2 plantes, mais également la neurophysiologie de l'olfaction de l'insecte, comment lui-même les sent. Et on a pu démontrer, qu'en fait, il les sent de manière tout à fait similaire. Il a beaucoup de mal à les distinguer, pour lui ces 2 plantes sont remarquablement identiques. Il y a une vraie confusion. Ceci dit, nous avons également trouvé un composé, et un seul, qui est émis par la plante piège mais qui n'est pas émis par la canne à sucre. Et qui semble être suffisant pour médier la préférence de l'insecte pour la plante piège.
Pourquoi c'est particulièrement intéressant, ce mécanisme ? Parce que la question qui se pose c'est : "Est-ce que dans l'avenir, l'insecte sera capable de développer une résistance ?". Et pour développer une résistance, il doit avoir des mutations qui diminuent son attraction pour la plante piège. Il y a un tel niveau de confusion que la plupart des mutations qui diminueraient son attraction pour la plante piège diminueraient également son attraction pour la canne à sucre. Donc serait in fine délétère pour l'insecte. Même si c'est possible qu'une résistance apparaisse, ça nous semble assez peu probable en conséquence.
3. Conclusion
C'est une méthode qui, aujourd'hui, est en train de se développer à La Réunion. Il y a plusieurs centaines de producteurs de canne à sucre qui ont déjà adopté cette méthode. Et il y en a de plus en plus, notamment grâce à un travail remarquable de la Chambre d'Agriculture qui va promouvoir cette méthode auprès des producteurs de canne à sucre.
Contributeurs
Ferdinand Malcom
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Trottmann Charles
directeur du département des Trois Océans , AFD - Agence française de développement
Hierso Daniel
président d'Outre-Mer Network
Merckaert Jean
Directeur Action Plaidoyer France Europe à Secours Catholique-Caritas France
Moatti Jean-Paul
Professeur Emerite , Université Aix-Marseille
Severino Jean-Michel
Waisman Henri
Marniesse Sarah
AFD - Agence française de développement
PELLAUD Francine
Haute École Pédagogique de Fribourg (Suisse)
Ndour Yacine Badiane
Solano Philippe
Chotte Jean-Luc
Tribollet Aline
directrice de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
de Pracontal Nyls
président du groupe Outre-mer du comité français de l'UICN
Zammite Jean-Michel
directeur des Outre-mer , OFB - Office Français de la Biodiversité
Hermet François
Université de La Réunion
Briolin Sara
présidente de Femmes en Devenir
Martin-Prével Yves
directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Roch Jérôme
directeur régional - Guadeloupe , ADEME
Demenois Julien
chargé de mission "4 pour 1000" , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Chignoli Claire
ingénieure "économie circulaire et déchets" , ADEME
Gaspard Sarra
professeure , Université des Antilles
Perche Mélanie
coordinatrice du REGAL Réunion
Devakarne Jaëla
coordinatrice d'Isopolis
Jacob Vincent
chercheur , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Reboul Lucile
Goût Nature
Law-Weng-Sam Betty
USEP Nord Réunion
Brunette Cléa
Assistante de projet au sein d'Unite Caribbean
Ozier-Lafontaine Harry
directeur de recherche , INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Comier Annick
maire de la commune de Fonds-Saint-Denis en Martinique
Douine Maylis
médecin chercheur au Centre d'investigation clinique Antilles-Guyane
Edant Caroline
cheffe de projet Biodiversité , AFD - Agence française de développement
Charles Mahé
coordinateur technique du Secrétariat de l'initiative Kiwa
Dangles Olivier
directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Souffou Tchico
chargé d'opération construction de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte
Lhoste Matthieu
directeur des travaux et de l'entretien de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte
Géraux Hubert
expert "Conservation & Plaidoyer Nouvelle-Calédonie" , WWF France
Bizien Thibaud
cofondateur de Caledoclean
Daniel Justin
professeur , Université des Antilles