En ligne depuis le 10/01/2022
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Description
Les territoires français d'Outre-mer doivent aujourd'hui relever plusieurs défis, touchant aussi bien les aspects écologiques, économiques ou sociaux. Cet ensemble de vidéos permet de mieux comprendre ce besoin de développement durable dans les Outre-mer, et il vise à montrer que des personnes et des acteurs sont déjà engagés autour de ces questions, et ce sur tous les territoires ultramarins.
Objectifs d'apprentissage :
- Comprendre la diversité des points de vue qui existent quand on parle de développement durable dans les Outre-mer.
- Découvrir les 17 Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre les caractères universels et indivisibles des 17 Objectifs de Développement Durable
- Appréhender les enjeux de développement durable les plus saillants pour les Outre-mer.
- Découvrir des personnes et des structures, dans tous les Outre-mer, engagées pour l'atteinte des Objectifs de Développement Durable.
- Comprendre l'importance des partenariats et de la coopération dans la mise en place de projets de développement durable.
- Comprendre les freins et les leviers pour la mise en place, par les différents acteurs du territoire, de projets de développement durable.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
Nature pédagogique
- Cours
- Entretiens et témoignages
Niveau
- Bac
- Bac+3
Objectifs de Développement Durable
- 1. Pas de pauvreté
- 10. Inégalités réduites
- 11. Villes et communautés durables
- 17. Partenariats pour la réalisation des objectifs
Types
- Parcours thématique
Mots-clés
Introduction : Points de vue sur le Développement durable dans…
A la découverte des 17 Objectifs de Développement Durable
Les ODD dans le contexte des Outre-mer : 4 enjeux prioritaires
Exemples d'initiatives pour relever le défi du développement…
Conclusion : La mobilisation de tous les acteurs pour l'action…
Les inégalités de genre dans les Outre-mer
par Sara Briolin, présidente de Femmes en Devenir
Lutter contre la pauvreté et l'exclusion. C'est un défi mondial qui oblige des États à s'engager dans le développement durable afin d'agir pour réduire, voire surtout faire disparaître les inégalités, particulièrement les inégalités de genre. Qu'en est-il dans les Outre-mer ? En abordant les trois points que j'ai notés, nous pourrons essayer de répondre à cette question : 1) le poids des inégalités de genre dans les Outre-mer, 2) la façon de combattre ces inégalités et 3) comment on peut passer des inégalités de genre à une égalité réelle.
1. Le poids des inégalités de genre dans les Outre-mer
Même si les statuts sont différents puisqu'il y a des territoires d'Outre-mer, des communautés d'Outre-mer, des pays d'Outre-mer, les territoires ultramarins cumulent des difficultés identiques, qui sont toutes de nature à engendrer des inégalités dont les femmes sont les premières victimes.
Fragilité économique, difficultés sociales, disparités de moyens, politique de l'habitat de qualité insuffisante, résultats scolaires pas toujours satisfaisants, cherté de la vie. Ajoutons à cela un déterminisme des femmes, destinées à rester au foyer pour s'occuper de leur intérieur, pour mettre les enfants au monde, procréer, veiller au bien-être du conjoint. Si elles choisissent cette vie volontairement, pourquoi pas ? Mais le plus souvent, c'est une vie qui leur est imposée par le poids des traditions. Car la petite fille, elle est programmée. Son destin est fixé dès son jeune âge. À cela, il faut ajouter aussi le taux de pauvreté. C'est en 2020 que pour la première fois, l'Insee a publié le taux de pauvreté en prenant comme cibles quelques régions, quelques territoires. On trouvait, en 2017, 30 % de pauvres en Martinique et en Guadeloupe, 42 % à La Réunion, 53 % en Guyane, et même 70 % à Mayotte. Le taux de pauvreté des femmes étant, bien sûr, plus élevé que celui des hommes. Sachant que la pauvreté entraîne des pertes de repères, la dépréciation de soi, le déclassement social, l'isolement, la personne qui en est frappée est une personne sans nom, quelqu'un de transparent. C'est ce que me disaient des femmes que nous avions accueillies dans un atelier, "Écoute et partage". Un être sans voix, par conséquent, et par conséquent, bien sûr, sans droits, alors qu'il est écrit dans la Constitution française : "Les Hommes naissent libres et égaux en droits." Il y a donc urgence à essayer d'apporter des réponses claires, surtout en termes de dignité et d'insertion.
Je pense que chaque femme a droit à une vie décente, droit à un logement salubre, droit à l'emploi, droit au respect de sa personne, alors que certaines sont considérées par leur conjoint comme des objets. Elles ont aussi le droit à la culture, ce qu'on oublie souvent.
Certes, il y a des aides institutionnelles comme le RSA, le Revenu de solidarité active, mais on ne peut pas s'en contenter. Parce que tant qu'on perçoit le RSA, on n'est pas autonome et la dignité n'est pas sauvegardée. Mais il ne peut y avoir de recul de la pauvreté sans croissance économique, tout comme il ne peut y avoir de disparition des inégalités sans une ferme volonté publique.
2. Lutter contre les inégalités de genre
La lutte contre les inégalités de genre passe, me semble-t-il, par l'éducation, par le législatif et par la famille.
Par l'éducation et la formation, l'accès à l'autonomie requiert un engagement sans faille des gouvernements et une mobilisation citoyenne constante, car on y parviendra seulement si les femmes décident de s'emparer elles aussi du sujet. On fait trop souvent pour elles, il faut qu'on fasse avec elles, ce qu'ont compris et que font des associations féministes très actives Outre-mer.
Par le législatif, qui fixe le cadre des droits des femmes.
• 1881 : les lois Jules Ferry instaurent l'enseignement primaire obligatoire public et laïc, ouvert aux filles comme aux garçons.
• 1944 : les femmes obtiennent le droit de vote et le droit d'éligibilité. Et on voit comment, de plus en plus, elles acquièrent des portefeuilles, et des portefeuilles électoraux, surtout.
• 1965, cette loi me tient à cœur car la femme peut exercer une activité professionnelle sans l'autorisation de son mari.
Mentionnons aussi la loi relative à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes, ainsi que la loi sur la parité.
3. Vers une égalité réelle
Quelles réponses apporter dans un contexte social, économique et sanitaire fragilisé par la pandémie due à la Covid-19 ? Il faut œuvrer pour une égalité réelle. C'est l'objet de la loi Lurel sur l'égalité réelle pour l'Outre-mer promulguée en février 2017, qui est pour nous un véritable atout. Certes, il y a des avancées non négligeables pour améliorer la scolarisation des filles, l'accès à l'emploi. Aujourd'hui, elles peuvent exercer le métier qu'elles veulent, y compris ceux qu'on appelait avant des métiers d'hommes. Dans les Outre-mer, comme ailleurs, elles sont maçonnes, conductrices de trains, de bus, architectes, scientifiques, cadres, créatrices de mode, restauratrices. Elles sont policières, ingénieures, puisque de plus en plus choisissent maintenant les filières scientifiques, proviseures de lycées. Et en Guyane, terre de l'espace, c'est une femme, une très jeune femme, qui a donné le top pour le lancement de la fusée Vega.
En allant vers une égalité réelle entre les hommes et les femmes, il est certain qu'on éliminera de façon drastique la pauvreté de la société et qu'on créera un monde de solidarité, de justice et d'équité, ce qui permettra de faire progresser l'un des objectifs phares du développement durable à l'horizon 2030. Ne laissez aucune mère, ne laissez aucune femme, ne laissez aucune fille sur le bord du chemin. Il y va de la survie de l'humanité.
Et souvenons-nous que dans nos sociétés ultramarines, la mère a une place prépondérante. C'est le phare. C'est la personne de référence et c'est la personne qu'on respecte, la personne qu'on soutient et qu'on admire, et qui soutient aussi. C'est pourquoi on l'appelle le potomitan, c'est-à-dire la poutre maîtresse qui va tenir tout l'édifice familial.
4. Conclusion
Pour conclure, je dirais que la réduction des inégalités est en marche car arrive dans les territoires ultramarins une génération de femmes dynamiques, des femmes du pays qui ont, pour la plupart, fait des études, qui ont passé des concours, qui ont acquis des compétences. Elles ont compris qu'elles ne peuvent avoir la liberté sans autonomie, et elles sont jeunes, puisqu'elles ont entre 25 et 30 ans. Certaines créent des entreprises, briguent des mandats électoraux, veulent être des acteurs, voire des moteurs de l'évolution sociale de ces régions qui cumulent de sérieux handicaps socioéconomiques. D'autres font valoir leurs compétences pour accéder à des postes de haute qualification, à des responsabilités qui leur étaient interdites jusqu'alors.
Cette mutation porteuse de progrès, à mon avis, a fait émerger un authentique leadership féminin, ce qui est d'autant plus appréciable que ces femmes dynamiques, ces femmes qui entreprennent, deviennent des modèles pour des jeunes filles dont certaines, parfois, ne savent pas ce qu'elles veulent faire, qui les regardent et peuvent maintenant se dire : "Mais pourquoi pas moi ?". Avoir de l'ambition devient légitime.
Contributeurs
Ferdinand Malcom
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Trottmann Charles
directeur du département des Trois Océans , AFD - Agence française de développement
Hierso Daniel
président d'Outre-Mer Network
Merckaert Jean
Directeur Action Plaidoyer France Europe à Secours Catholique-Caritas France
Moatti Jean-Paul
Professeur Emerite , Université Aix-Marseille
Severino Jean-Michel
Waisman Henri
Marniesse Sarah
AFD - Agence française de développement
PELLAUD Francine
Haute École Pédagogique de Fribourg (Suisse)
Ndour Yacine Badiane
Solano Philippe
Chotte Jean-Luc
Tribollet Aline
directrice de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
de Pracontal Nyls
président du groupe Outre-mer du comité français de l'UICN
Zammite Jean-Michel
directeur des Outre-mer , OFB - Office Français de la Biodiversité
Hermet François
Université de La Réunion
Briolin Sara
présidente de Femmes en Devenir
Martin-Prével Yves
directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Roch Jérôme
directeur régional - Guadeloupe , ADEME
Demenois Julien
chargé de mission "4 pour 1000" , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Chignoli Claire
ingénieure "économie circulaire et déchets" , ADEME
Gaspard Sarra
professeure , Université des Antilles
Perche Mélanie
coordinatrice du REGAL Réunion
Devakarne Jaëla
coordinatrice d'Isopolis
Jacob Vincent
chercheur , CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Reboul Lucile
Goût Nature
Law-Weng-Sam Betty
USEP Nord Réunion
Brunette Cléa
Assistante de projet au sein d'Unite Caribbean
Ozier-Lafontaine Harry
directeur de recherche , INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Comier Annick
maire de la commune de Fonds-Saint-Denis en Martinique
Douine Maylis
médecin chercheur au Centre d'investigation clinique Antilles-Guyane
Edant Caroline
cheffe de projet Biodiversité , AFD - Agence française de développement
Charles Mahé
coordinateur technique du Secrétariat de l'initiative Kiwa
Dangles Olivier
directeur de recherche , IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Souffou Tchico
chargé d'opération construction de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte
Lhoste Matthieu
directeur des travaux et de l'entretien de la mairie de M'Tsangamouji à Mayotte
Géraux Hubert
expert "Conservation & Plaidoyer Nouvelle-Calédonie" , WWF France
Bizien Thibaud
cofondateur de Caledoclean
Daniel Justin
professeur , Université des Antilles