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Description

Édith Le Cadre, professeure à l'Institut Agro Rennes-Angers, parle dans cette vidéo (6'27) de l'intérêt des arbres dans les systèmes agricoles. Elle met en lumière les différents types d'agroforesterie observés puis montre les bénéfices écologiques de cette pratique. Enfin, elle présente les grands défis posés par la réintroduction des arbres dans les cultures.

Objectifs d'apprentissage :
- Définir l'agroforesterie
- Appréhender les intérêts écologiques de pratiques agrosylvicoles
- Identifier les défis liés à la mise en place de pratiques agrosylvicoles

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Partage des conditions à l'identique
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
Nature pédagogique
  • Cours
Niveau
  • Bac+3
  • Bac+4
Objectifs de Développement Durable
  • 15. Vie terrestre
  • 2. Faim "Zéro"
Types
  • Grain audiovisuel
Mots-clés
agroforesterieforêtsarbresécosystèmes forestiersécologieagriculturecarbone
L'arbre et la santé humaine
L'arbre et la santé humaine
L'arbre, fournisseur de bois
L'arbre, fournisseur de bois
De l'arbre fruitier au verger nourricier
De l'arbre fruitier au verger nourricier
Le rôle des arbres face aux pollutions
Le rôle des arbres face aux pollutions
Vulnérabilité et adaptation des arbres au changement climatique
Vulnérabilité et adaptation des arbres au changement climatique
L'arbre et le droit en France
L'arbre et le droit en France
Contributeurs

Le Cadre Édith

professeure , Institut agro Rennes Angers

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L'arbre, un allié des cultures dans la transition écologique
Édith LE CADRE, Professeure à l'Institut Agro Rennes-Angers

1. La disparition des arbres
Si vous vous promenez dans les campagnes, vous pouvez voir des arbres. Mais ces arbres ont failli disparaître de nos espaces agricoles. En effet, dans les années 1800, il y a eu un phénomène d'enclosure. Ce phénomène d'enclosure a restreint l'accès aux forêts, et les agriculteurs ont eu une autre relation vis-à-vis de l'arbre. Cette relation à l'arbre s'est aussi détériorée dans les années 1960 parce que c'était l'époque de l'agriculture productiviste où il fallait mécaniser. L'arbre était perçu comme une menace, une faible modernisation. On a agrandi les parcelles, et on a repoussé les arbres. On les a enlevés. 

Si vous voyez ces deux photographies prises à deux époques, pas si éloignées dans le temps, celle en noir et blanc, la plus ancienne, chaque point est un arbre. Si vous voyez la plus récente, il n’y a quasiment plus d'arbres.

2. Le rôle des arbres dans les parcelles agricoles
Quels étaient les rôles de ces arbres ? Avaient-ils un intérêt ? Ils avaient des intérêts, notamment d'interaction écologique entre les cultures, les animaux. Et face aux enjeux climatiques, face à l'érosion de la biodiversité, face aux menaces sur les ressources naturelles, on réintroduit des arbres dans les espaces agricoles. Sur cette photo, vous voyez un arbre dans une parcelle. Vous voyez l'arbre, la végétation sous l'arbre, et puis vous voyez l'agriculteur et la prairie.
 
Réintroduire un arbre dans les espaces agricoles peut se faire de différentes manières. Vous pouvez avoir des haies, ce qui est le plus commun chez nous. Vous avez des arbres qui peuvent être réintroduits à l'intérieur des parcelles. On appelle ça l'agroforesterie intraparcellaire. Mais il existe toute une diversité d'introductions de l'arbre. 
 
3. L’agroforesterie
L'agroforesterie est la rétention délibérée d'arbres dans les espaces agricoles. On va chercher des interactions positives. Cette agroforesterie peut être très diverse. Vous avez ci-dessous un exemple de classification.
   
4. Le rôle écologique de l’arbre
Le graphique ci-dessous vous représente une méta-analyse. Une méta-analyse est un ensemble d'études qui résume l'état d'une connaissance.
 
Ce graphique se lit de la manière suivante. La partie supérieure est un effet positif, la partie inférieure est un effet négatif. La barre est une absence d'effet. Vous remarquez que l'agroforesterie va permettre de limiter l'érosion des sols. En limitant l'érosion des sols, on limite la dégradation des sols. On préserve ainsi les nutriments contenus dans le sol sur cet espace, et on va favoriser la fertilité des sols. Ce sont des processus assez complexes, mais ces processus biologiques, physiques et chimiques sont permis par la présence de l'arbre. Aussi, lorsque l’arbre est réintroduit dans les espaces agricoles, c'est un habitat, notamment pour les oiseaux. Finalement, l'arbre va faire progresser la biodiversité dans les espaces agricoles. Si on a plus d'oiseaux, on a des régulations naturelles qui vont se passer, notamment sur les prédateurs des cultures. 

Donc, introduire l'arbre, c'est introduire de nouvelles régulations écologiques, positives, au sein des espaces agricoles pour limiter les intrus.

Le rôle de l'arbre dans le stockage du carbone est très documenté. Vous avez ci-dessus un résultat de méta-analyse où vous allez voir une augmentation du stockage du carbone lorsque l'on va vers la partie droite. Vous voyez que lorsqu'on convertit une agriculture sans arbre à une agriculture où il y a de l'arbre, on va avoir un stockage additionnel de carbone extrêmement important, notamment entre 0 et 15 cm et entre 0 et 30 cm.

Mais réintroduire un arbre ne renvoie pas qu’à des relations positives. Ce sont potentiellement des phénomènes de compétition pour la lumière, pour l'eau, pour les nutriments. 

5. Conclusion
Lorsque l'on réintroduit un arbre dans un espace agricole, il faut intégrer un pas de temps long : le pas de temps long de l'arbre, mais également le pas de temps long des services écosystémiques qui vont se développer grâce à la biodiversité permise par la réintroduction de cet arbre. Pour réintroduire l'arbre et ce pas de temps long dans la conception des systèmes agricoles, il faut de nouvelles méthodes de conception, ce qui est présenté sur le schéma que vous avez devant vous.

Malgré tout, du fait de toutes ces interactions positives, même s'il existe peut-être des limites que l'on peut lever par la conception, par l'agronomie, par la conception de systèmes agricoles, l'agroforesterie a été pointée du doigt par le GIEC comme une solution face aux changements climatiques. L'arbre est donc vraiment un allié de la transition agroécologique.