En ligne depuis le 11/10/2018
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Description
Maïmouna Abdallahi Saleck, journaliste indépendante et présidente de l'ONG BiodiverCités, aborde dans cette vidéo (5'13) le rôle des médias pour l'appropriation des Objectifs de Développement Durable par la société. Elle met tout d'abord en évidence les différents types d'informations à apporter et les différents types d'investigations à conduire, avant de souligner l'importance, pour parvenir à cela, de la formation des journalistes et des partenariats.
Objectifs d’apprentissage :
- Appréhender le rôle des médias pour l'appropriation des ODD par la société.
- Comprendre l'importance de la formation des journalistes et des partenariats entre acteurs.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Nature pédagogique
- Animation
- Cours
Niveau
- Bac+3
- Bac+4
Objectifs de Développement Durable
- Les 17 ODD
Types
- Grain audiovisuel
Mots-clés
Contributeurs
Saleck Maïmouna Abdallahi
Comment parler des ODD ? Les médias devant le long terme
Maïmouna Abdallahi Saleck, Journaliste indépendante et présidente de l'ONG BiodiverCités
En septembre 2015, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, 193 États membres se sont engagés à intégrer dans leurs politiques et stratégies de développement 17 Objectifs de Développement Durable, les ODD, qui ont intégré de façon équilibrée les composantes environnementales, sociales et économiques. Pour la réalisation de ces objectifs très ambitieux de transformation de la société, nous avons besoin de la mobilisation et de l'engagement de tous les acteurs : les États, les entreprises, les associations, les citoyens, les universités, les chercheurs, tous les acteurs.
En tant que journaliste, je vais parler du rôle que peuvent jouer les médias pour rapprocher ces ODD et les rendre plus compréhensibles pour le grand public.
Le rôle des médias étant d'informer, nous avons le devoir de traiter l'information de façon différente, de façon beaucoup plus réaliste, qui pousserait les citoyens et les téléspectateurs à réfléchir, à mener une réflexion. Dans le monde d'aujourd'hui, nous sommes devenus des robots de la consommation. Nous agissons de façon automatisée et nous ne réalisons pas l'impact de chaque mouvement que nous faisons sur la Terre, sur notre environnement et sur la qualité de notre vie. Dans la façon dont nous traitons l'information, nous devons faire attention à ces choses-là, premièrement.
Deuxièmement, nous devons aller chercher les solutions préconisées par les citoyens, qui sont quelquefois extraordinaires de simplicité, de créativité et qui donnent des solutions à toute la vie, à toute forme de survie. Lorsqu'on va dans un quartier, on peut rencontrer des initiatives de rapprochement, du vivre ensemble, en faisant du potager communautaire par exemple. On peut raconter des "success story". On peut montrer comment des mégots de cigarettes ramassés ont pu transformer la vie de centaines d'entreprises en créant une valeur ajoutée, en faisant la promotion de l'économie de la connaissance, en cherchant à montrer comment la nature est une bibliothèque qui nous donne des leçons et qui nous inspire au quotidien, comment on peut vivre comme la nature. Ça s'appelle le biomimétisme.
Nous avons aussi le devoir de rappeler aux gouvernants leurs engagements chaque fois que l'occasion se présente, leur rappeler leurs engagements vis-à-vis des États, vis-à-vis d'eux-mêmes et vis-à-vis de leurs élus.
Nous avons aussi l'obligation et le droit de faire le suivi de ces engagements-là. Les ODD, les objectifs de développement durable, ont été déclinés sur 169 cibles et ont plus de 250 indicateurs qui nous permettent de faire le suivi sur le terrain.
Comment on peut, nous les médias, réaliser tout cela ?
D'abord en nous formant nous-mêmes, en nous informant et en faisant l'effort de fournir cette formation et cette information. Les syndicats et les réseaux de journalistes le réussissent très bien. Par exemple, dans l'Union de la presse francophone, dont je suis membre, des sessions de formation sont organisées pour les membres chaque année sur les objectifs des ODD, point deux ou trois, comment les aborder, comment les matérialiser et comment les raconter au public. Par exemple, en avril dernier au Togo, le réseau des médias engagés a organisé une session de formation pour les patrons des médias pour les sensibiliser sur les ODD. Enfin, nous devons tisser, nous les médias, avec la société civile et les entreprises, des partenariats pour montrer leurs actions dans la réalisation des objectifs du millénaire pour construire un monde meilleur et plus durable.