Ce document contient la transcription textuelle d’une vidéo du MOOC UVED « Biodiversité ». Ce n’est donc pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots, l'articulation des idées et l’absence de chapitrage sont propres aux interventions orales des auteurs.

Biodiversité et société - Introduction

Gilles Boeuf
Professeur, Université Paris Sorbonne

1. Introduction

Quand on a commencé à s'intéresser aux questions d’écologie, il y avait des mouvements écologistes un petit peu extrémistes qui excluaient l'humain. On allait revenir à Gaïa, à une terre sans humains. Ça n'a pas de sens bien sûr. Le combat actuel que nous menons est clairement dédié un meilleur bien-être de l'humain sur cette planète et au sein de cette nature.

2. Interdisciplinarité

Au départ, ces questions ont été approchées par des sciences un peu dures : mathématiques appliquées, physique, chimie, biologie, écologie. Puis on s'est rapidement rendu compte qu’autant qu’il fallait des sciences humaines et sociales : sociologie, économie, ethnologie, anthropologie et même philosophie. Il en faudra encore bien plus demain si on veut trouver de biens meilleures méthodes de gestion de l'environnement que ce que l'on fait à l'heure actuelle. Il y a donc un panel transdisciplinaire qui s'est établi aujourd'hui sur le sujet.

3. Savoirs locaux et autochtones

On peut travailler avec des peuples autochtones sur les questions qui sont aujourd'hui posées par la valorisation de leurs patrimoines locaux, de leurs savoirs locaux,  et faire en sorte qu’ils tirent des bénéfices quand on tire des ressources de leur patrimoine. La question aussi de la perception que ces peuples autochtones ont de la nature est fondamentale : comment vit-on en ne mangeant par exemple que des animaux ou que des plantes ou un mélange ? Quelle est la philosophie qui est sous-jacente ? Ça nous amène même à réfléchir à des choses un petit peu différentes : ne pas par exemple utiliser la nature uniquement comme un lieu de ressources.

4. Ethique

Les questions éthiques sont fondamentales. Elles ont été posées : pourquoi accepterions-nous aujourd'hui stupidement de faire disparaître en deux siècles la moitié des espèces vivantes ? Toutes ces considérations, toutes ces réflexions qu'on peut mener ensemble sont absolument essentielles pour les travaux que l'on fait aujourd'hui. Il y a un lien très fort entre sciences sociales et biodiversité : chaque fois que l'on touche à la biodiversité, on a un impact sur le social.