En ligne depuis le 01/04/2025
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Description
Ce parcours porte sur la dynamique actuelle de l'océan et sur ce que cela implique pour les activités humaines qui lui sont liées. Il propose tout d'abord, sur la base des connaissances scientifiques les plus récentes, un panorama des bouleversements que connaissent les milieux marins, que ce soit sur le plan physique ou écologique. Puis il explore les démarches qui sont en cours dans les grands secteurs d'activité liés à l'océan pour à la fois réduire les impacts écologiques et s'adapter à ces bouleversements. Il examine enfin différents leviers pour parvenir à ces transitions.
Objectifs d’apprentissage :
- Identifier les multiples bouleversements que connaît aujourd'hui l'océan et expliquer pourquoi nous devons nous en inquiéter
- Présenter les dynamiques de transition enclenchées dans les principaux secteurs d'activité liés à l'océan (ex : transport, pêche, énergie)
- Justifier de l'importance du droit, de la formation et de la sensibilisation pour atténuer ces bouleversements, voire s'y adapter
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
Mentions Licence
- Géographie et aménagement
- Sciences de la Terre
Nature pédagogique
- Cours
Niveau
- Bac+1
- Bac+2
- Bac+3
- Bac+4
Objectifs de Développement Durable
- 13. Lutte contre le changement climatique
- 14. Vie aquatique
Thèmes
- Ecosystèmes et biodiversité
Types
- Parcours thématique
Mots-clés

Introduction sur l'Océan

L'océan : un bouleversement des équilibres de plus en plus…

De nombreuses transitions pour un océan durable

Les leviers pour l’engagement et l’action
Élisabeth Guillou, Professeur à l'Université de Bretagne Occidentale
L'océan, tout le monde connaît. Tout le monde en a une représentation, des images. Des images vous viennent en tête quand je vous parle d'océan, de mer, peut-être similaires à celles que je vous présente ici, peut-être différentes. Tout cela, toutes ces images, en fait, font référence à des représentations. Représentations que nous construisons, du monde qui nous entoure. Et l'une des approches de la psychologie sociale que je vais vous présenter très brièvement ici centre son intérêt sur l'étude de ces représentations. Alors, moi, je travaille, personnellement, sur les représentations sociales du littoral, plus particulièrement.
À notre époque, en France, le littoral est source d'enjeux. Une maison au bord de l'eau fait rêver. La destination privilégiée des Français reste encore la mer, comme le montre un sondage publié en 2019. La population littorale, la population de résidents augmente fortement, comme l'atteste le graphique, notamment dans l'Hérault et la Vendée, en période estivale. On voit la population de résidents augmenter.
Autres enjeux : des enjeux, évidemment, économiques. Il y a des enjeux pour le tourisme, qui est une des principales activités sur ces communes littorales, comme l'atteste également le graphique : près de 50 %. Mais aussi l'activité industrielle, l'activité de pêche également.
L'autre enjeu important, c'est le dynamisme de ces communes littorales qui voient, comme on vient de le voir, leur population de résidents secondaires augmenter très fortement, voire même leur population de retraités, avec de moins en moins d'actifs, et donc un risque de baisse d'activité économique. Des enjeux pour la conservation du littoral, la préservation de la faune, de la flore, et d'autres enjeux que j'oublie nécessairement.
Ces multiples activités sociales, économiques, écologiques, génèrent des enjeux politiques, des enjeux de pouvoir : chacun cherche à s'approprier ce territoire. De ce fait, les littoraux sont densément peuplés. De plus en plus de personnes y travaillent, de plus en plus de personnes y vivent. Et plus on se rapproche de la mer, de la ligne de rivage, et plus la densité de population augmente. Ce sont des personnes avec des intérêts et des besoins très différents, et qui vont donc valoriser différemment ce territoire. À ce vécu, qui est très différent, s'ajoute l'idée que l'espace littoral est un bien commun, et donc qu'il ne concerne pas uniquement les personnes qui y vivent.
Ces enjeux, leur nombre, leur diversité constituent un facteur précipitant l'émergence... de risques. Des risques très différents, très différemment répartis sur le territoire. Vous avez ici une carte de l'Europe, mais en France, c'est pareil. Les risques ne sont pas identifiés comme étant les mêmes partout. Des risques socio-économiques, on l'a vu : vieillissement de la population, baisse de l'activité économique, risques domestiques, industriels... Des risques naturels, qui nous concernent plus particulièrement : les séismes en Bretagne, par exemple, les feux de forêt dans le sud de la France. Mais également les risques côtiers, liés notamment à la submersion et à l'érosion, qui sont d'autant plus importants avec l'élévation du niveau marin.
Du fait de la multiplicité de ces enjeux sur le littoral, cet espace devient vraiment un espace propice à l'étude des phénomènes sociaux et des représentations sociales. Pourquoi ? Parce que la psychologie sociale considère les risques comme une construction sociale, qui va dépendre notamment, comme on l'a vu tout à l'heure, de la valorisation de ces enjeux pour les personnes ou les groupes concernés. Il y a plusieurs façons d'étudier les risques, et pour la psychologie sociale ou la psychologie environnementale, l'objectif est d'étudier comment ce risque est construit socialement. Autrement dit, d'étudier les différentes représentations que les personnes qui vivent sur ces territoires se font des risques et de ces espaces, plus largement.
Alors, brièvement, qu'est-ce que la psychologie ? La psychologie sociale ou psychologie environnementale. La psychologie, c'est déjà l'étude du comportement des individus ou d'un individu et de ses modes de pensée. Pour définir la psychologie sociale, je reprendrai une citation d'un célèbre psychologue social, Serge Moscovici, qui définissait, en 1984, pour la première fois, la psychologie sociale comme l'étude des phénomènes de l'idéologie, cognitions et représentations sociales, et l'étude des phénomènes de communication. En d'autres termes, il s'agit d'étudier les interactions sociales pour comprendre comment se construit la connaissance sociale. La psychologie environnementale, quant à elle, est une psychologie sociale qui va centrer son intérêt sur les interactions entre l'individu et son milieu. Dans son milieu, il y a le groupe, c'est la dimension sociale, qu'on vient de voir avec la psychologie sociale, mais il y a également la dimension physique, spatiale et temporelle. L'individu est donc au cœur de nos préoccupations. Notre objectif, c'est d'étudier son comportement, ses représentations, en fonction des personnes et des groupes qui l'entourent, en tenant compte du milieu dans lequel il vit. Ce milieu peut se situer à différentes échelles spatiales. On peut avoir l'échelle du chez-soi, avec les phénomènes d'intimité, du quartier, avec les relations de voisinage, de la ville ou de la commune, selon l'espace étudié, qui est un espace partagé, ou, bien évidemment, le pays, la planète, qui est un espace beaucoup plus global, un espace de bien commun.
En résumé, étudier les représentations sociales des risques, et notamment la représentation des risques littoraux qui nous concernent plus particulièrement, ne saurait se faire sans prendre en compte cette dimension interactionnelle entre l'homme et son milieu. C'est quelque chose que je tente de mettre en place dans des recherches interdisciplinaires avec des collègues, des géographes, des géologues, des économistes, des juristes. J'en oublie très certainement. Travail de recherche que nous faisons sur la vulnérabilité systémique.
Dans la littérature, habituellement, la vulnérabilité est étudiée à partir de deux grandes dimensions que sont l'aléa, donc le danger, et les enjeux, ce qu'on valorise ou ce qu'on risque de perdre. Ces deux éléments forment le risque. Ici, dans le cadre de la vulnérabilité systémique, et notamment, j'insiste, en lien avec les risques d'érosion et de submersion, dans le cadre des risques côtiers, on va prendre en compte, en plus, la gestion, c'est-à-dire toute la réglementation qui existe au niveau des risques et du littoral, notamment. Et on va prendre également en compte les représentations. Les représentations que les personnes se font de ces risques, bien sûr. Mais, beaucoup plus largement, étudier les représentations sociales des personnes, de leur cadre de vie et de leur cadre de vie littoral. On va donc s'intéresser, nous, en tant que psychologues sociaux, à des concepts tels que l'appropriation de l'espace, l'identité ou l'attachement au lieu, et puis le concept que je vous ai présenté de représentation sociale ou de représentation sociale des risques, et pas nécessairement uniquement des risques littoraux.
Pour approfondir toutes ces notions, je vous invite à aller consulter l'article de Meur-Ferec et collaborateurs, dont je fais partie, sur cette question de la vulnérabilité systémique, article qui présente ce modèle de manière plus complète.
Contributeurs
Grataloup Christian
professeur émérite
BOEUF Gilles
Sorbonne Université
Gaill Françoise
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Speich Sabrina
ENS - PSL
Houssais Marie-Noëlle
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Castelle Bruno
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Durand Gaël
directeur de recherche au CNRS
Samadi Sarah
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Matabos Marjolaine
chercheuse , IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Bertrand Arnaud
IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Lévy Marina
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Bopp Laurent
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Beaugrand Grégory
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Paul-Pont Ika
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Massé Cécile
référente Espèces non indigènes au sein de PatriNat
Olivier Frédéric
professeur , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
David Bruno
ancien Président , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Prazuck Christophe
directeur de l'Institut de l'océan , Sorbonne Université
Foulquier Éric
maître de conférences , Université de Bretagne Occidentale (UBO)
Massé Guillaume
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Le Pape Olivier
L'institut Agro
Gascuel Didier
Institut agro Rennes Angers
Sadoul Bastien
maître de conférences , Institut agro Rennes Angers
Bas Adeline
Chercheuse , IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Thébaud Olivier
IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Rivot Étienne
L'institut Agro
Kerbiriou Christian
maître de conférences , Sorbonne Université
De Wever Patrick
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Ybert Sébastien
coordinateur France 2030 Grands fonds marins
Chlous Frédérique
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Mariat-Roy Émilie
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Deldrève Valérie
INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Queffelec Betty
maîtresse de conférences , Université de Bretagne Occidentale (UBO)
Galletti Florence
IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Mongruel Rémi
IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Duron Sophie-Dorothée
Directrice du Parc national de Port-Cros
Beuret Jean-Eudes
Professeur , Institut agro Rennes Angers
Richer Jean
laboratoire PoLiCEMIES , Université de La Rochelle
Guillou Elisabeth
Université de Bretagne Occidentale (UBO)
Améziane Nadia
professeure du , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Le Viol Isabelle
maîtresse de conférences , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Lucas Sterenn
Maître de Conférences , Institut agro Rennes Angers
Becquet Lucas
chef de projet IPOS au sein de la Fondation OSF