En ligne depuis le 01/04/2025
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Description
Ce parcours porte sur la dynamique actuelle de l'océan et sur ce que cela implique pour les activités humaines qui lui sont liées. Il propose tout d'abord, sur la base des connaissances scientifiques les plus récentes, un panorama des bouleversements que connaissent les milieux marins, que ce soit sur le plan physique ou écologique. Puis il explore les démarches qui sont en cours dans les grands secteurs d'activité liés à l'océan pour à la fois réduire les impacts écologiques et s'adapter à ces bouleversements. Il examine enfin différents leviers pour parvenir à ces transitions.
Objectifs d’apprentissage :
- Identifier les multiples bouleversements que connaît aujourd'hui l'océan et expliquer pourquoi nous devons nous en inquiéter
- Présenter les dynamiques de transition enclenchées dans les principaux secteurs d'activité liés à l'océan (ex : transport, pêche, énergie)
- Justifier de l'importance du droit, de la formation et de la sensibilisation pour atténuer ces bouleversements, voire s'y adapter
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
Mentions Licence
- Géographie et aménagement
- Sciences de la Terre
Nature pédagogique
- Cours
Niveau
- Bac+1
- Bac+2
- Bac+3
- Bac+4
Objectifs de Développement Durable
- 13. Lutte contre le changement climatique
- 14. Vie aquatique
Thèmes
- Ecosystèmes et biodiversité
Types
- Parcours thématique
Mots-clés

Introduction sur l'Océan

L'océan : un bouleversement des équilibres de plus en plus…

De nombreuses transitions pour un océan durable

Les leviers pour l’engagement et l’action
Ce document est la transcription révisée, chapitrée et illustrée, d’une vidéo du MOOC UVED « L’Océan au cœur de l’Humanité ». Ce n’est pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots et l'articulation des idées sont propres aux interventions orales des auteurs.
Le nom des océans
Christian Grataloup, Professeur émérite à l'Université Paris Cité
Nous apprenons à l'école qu'il y a trois océans ; en fait, il n'y en a qu'un seul. Je vais vous raconter l'histoire de ce découpage de l'océan unique en trois océans.
1. Un monde maritime
Si on prend une représentation par hémisphères, par deux moitiés de la surface de la Terre, on peut faire un hémisphère terrestre. Mais il ne l'est pas totalement puisqu'en fait, il y a même dans ce cas-là 49 % de terres contre 51% d'eau. L'hémisphère maritime, c'est 80%, et le total sur la surface de la Terre, c'est 70%. L'hémisphère terrestre est centré sur l'estuaire de la Loire, tout près de Nantes, tandis que l'hémisphère maritime est centré sur la Nouvelle-Zélande. Nous avons donc un monde essentiellement maritime.
Pourtant, nous le divisons et nous le nommons par des parties, un peu comme nous le faisons avec les continents. Ces trois océans Pacifique, Atlantique et Indien ont été complétés, au début du XXe siècle, par deux océans glacials : l'océan Arctique et l'océan Antarctique. Mais c'est très récent et je vais surtout vous raconter l'histoire des trois océans.
2. L'anneau bleu
Tout commence en Babylonie, où on commence à imaginer que la Terre émerge. La Terre peuplée par les hommes, que les Grecs appelleraient l'écoumène, est entourée d'un océan.
Cette mappemonde médiévale, ci-dessus, représente l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Ces trois parties du monde ont été codifiées par les pères de l'Église pour correspondre aux trois fils de Noé. Elles sont entourées par un gros anneau bleu, qui est l'océan. Il porte le nom de l'aîné des Titans grecs, Okéanos. Cet océan est plus ou moins relié à des mers intérieures : la barre du T est la Méditerranée, et pour les mers plus intérieures, on coupe en deux.
Vous avez ci-dessus une autre mappemonde arabe. Le centre en est La Mecque. Une mappemonde chrétienne aurait Jérusalem, ce qui ne serait pas très différent. Seulement, celle-ci est orientée au sud. Vous avez deux mers intérieures, la Méditerranée, comme son nom l'indique, mais aussi une autre mer intérieure issue du texte de Ptolémée qui est la "mare Indicum", c'est-à-dire notre océan Indien. Tout autour, vous avez bien l'anneau bleu.
Si je remonte il y a 800 ans, nous ne sommes donc pas avec nos trois parties du monde. Tout va commencer avec les grands voyages maritimes européens aux XVe, XVIe siècles.
3. Naissance des trois océans
À la fin du XVIe siècle, les cartographes flamands vont dominer la cartographie jusqu'au XVIIIe siècle. Vous avez, entre autres, ci-dessous, une planche de l'Atlas de Mercator, qui est le plus connu de ces cartographes flamands.
Deux grandes mers y sont indiquées : la mer Mar del Zur et la Mar del Nort qui est notre Atlantique. Les mers du Sud est un terme qui aujourd'hui fait encore rêver ; c'était le nom que les Hollandais donnaient à notre Pacifique. L'Atlantique, la Mar del Nort, n'est pas notre petite mer du Nord entre les îles Britanniques et la Scandinavie. C'est le nom de tout le nord de l'Atlantique. Au sud, c'était la mer Éthiopique, une mer moins codifiée.
La Mar del Nort est quelque chose qui va rester jusqu'au XVIIIe siècle, comme la Mar del Zur. La cartographie française, d'abord, va être un peu différente, en essayant de couper au milieu des océans, et puis surtout, les cartes marines britanniques, qui vont dominer les mers et finalement codifier au XIXe, nous donnent nos trois parties du monde.
4. Délimitations
Depuis le XXe siècle, les trois océans sont délimités précisément. En 1919, alors que le traité de Versailles coupait à l'intérieur des continents, il y a eu à Londres une assemblée hydrographique internationale qui a coupé dans les océans. C'est à ce moment qu'on a décidé qu'il y avait ces trois océans, définitivement, on l'avait déjà appris à l'école au XIXe siècle, avec des limites précises :
• Le méridien qui est au sud de Cap Horn est la limite entre l'Atlantique et l'océan Pacifique ;
• Le méridien qui est au sud du cap des Aiguilles, c'est-à-dire le voisin, légèrement plus au sud que le cap de Bonne-Espérance qui prolonge l'Afrique, est la limite entre l'océan Indien et l'océan Atlantique ;
• Le méridien qui est au sud de la Tasmanie va délimiter l'océan Indien et l'océan Pacifique.
On a rajouté, très récemment au début du XXIe siècle, une limite au 60e degré de latitude qui délimite l'océan glacial Arctique. L'Antarctique, il n'y a pas de problème, il est complètement enserré par des mers.
5. Conclusion
Voilà comment l'histoire de la cartographie européenne, puisque les Européens ont inventé ces termes, a fait d'un seul océan trois océans plus deux.
Contributeurs
Grataloup Christian
professeur émérite
BOEUF Gilles
Sorbonne Université
Gaill Françoise
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Speich Sabrina
ENS - PSL
Houssais Marie-Noëlle
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Castelle Bruno
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Durand Gaël
directeur de recherche au CNRS
Samadi Sarah
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Matabos Marjolaine
chercheuse , IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Bertrand Arnaud
IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Lévy Marina
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Bopp Laurent
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Beaugrand Grégory
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Paul-Pont Ika
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Massé Cécile
référente Espèces non indigènes au sein de PatriNat
Olivier Frédéric
professeur , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
David Bruno
ancien Président , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Prazuck Christophe
directeur de l'Institut de l'océan , Sorbonne Université
Foulquier Éric
maître de conférences , Université de Bretagne Occidentale (UBO)
Massé Guillaume
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Le Pape Olivier
L'institut Agro
Gascuel Didier
Institut agro Rennes Angers
Sadoul Bastien
maître de conférences , Institut agro Rennes Angers
Bas Adeline
Chercheuse , IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Thébaud Olivier
IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Rivot Étienne
L'institut Agro
Kerbiriou Christian
maître de conférences , Sorbonne Université
De Wever Patrick
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Ybert Sébastien
coordinateur France 2030 Grands fonds marins
Chlous Frédérique
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Mariat-Roy Émilie
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Deldrève Valérie
INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Queffelec Betty
maîtresse de conférences , Université de Bretagne Occidentale (UBO)
Galletti Florence
IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Mongruel Rémi
IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
Duron Sophie-Dorothée
Directrice du Parc national de Port-Cros
Beuret Jean-Eudes
Professeur , Institut agro Rennes Angers
Richer Jean
laboratoire PoLiCEMIES , Université de La Rochelle
Guillou Elisabeth
Université de Bretagne Occidentale (UBO)
Améziane Nadia
professeure du , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Le Viol Isabelle
maîtresse de conférences , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Lucas Sterenn
Maître de Conférences , Institut agro Rennes Angers
Becquet Lucas
chef de projet IPOS au sein de la Fondation OSF