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Description

Ce parcours porte sur la dynamique actuelle de l'océan et sur ce que cela implique pour les activités humaines qui lui sont liées. Il propose tout d'abord, sur la base des connaissances scientifiques les plus récentes, un panorama des bouleversements que connaissent les milieux marins, que ce soit sur le plan physique ou écologique. Puis il explore les démarches qui sont en cours dans les grands secteurs d'activité liés à l'océan pour à la fois réduire les impacts écologiques et s'adapter à ces bouleversements. Il examine enfin différents leviers pour parvenir à ces transitions.

Objectifs d’apprentissage : 
- Identifier les multiples bouleversements que connaît aujourd'hui l'océan et expliquer pourquoi nous devons nous en inquiéter
- Présenter les dynamiques de transition enclenchées dans les principaux secteurs d'activité liés à l'océan (ex : transport, pêche, énergie)
- Justifier de l'importance du droit, de la formation et de la sensibilisation pour atténuer ces bouleversements, voire s'y adapter

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Partage des conditions à l'identique
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
Mentions Licence
  • Géographie et aménagement
  • Sciences de la Terre
Nature pédagogique
  • Cours
Niveau
  • Bac+1
  • Bac+2
  • Bac+3
  • Bac+4
Objectifs de Développement Durable
  • 13. Lutte contre le changement climatique
  • 14. Vie aquatique
Thèmes
  • Ecosystèmes et biodiversité
Types
  • Parcours thématique
Mots-clés
biodiversitélittoralpêchechangement climatiquePollutiondroitocéanpopulation
  • Le nom des océans
  • L'océan, témoin du changement
  • L’océan : quels enjeux ?
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Ce document est la transcription révisée, chapitrée et illustrée, d’une vidéo du MOOC UVED « L’Océan au cœur de l’Humanité ». Ce n’est pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots et l'articulation des idées sont propres aux interventions orales des auteurs.

Le nom des océans

Christian Grataloup, Professeur émérite à l'Université Paris Cité

Nous apprenons à l'école qu'il y a trois océans ; en fait, il n'y en a qu'un seul. Je vais vous raconter l'histoire de ce découpage de l'océan unique en trois océans.

1. Un monde maritime

Si on prend une représentation par hémisphères, par deux moitiés de la surface de la Terre, on peut faire un hémisphère terrestre. Mais il ne l'est pas totalement puisqu'en fait, il y a même dans ce cas-là 49 % de terres contre 51% d'eau. L'hémisphère maritime, c'est 80%, et le total sur la surface de la Terre, c'est 70%. L'hémisphère terrestre est centré sur l'estuaire de la Loire, tout près de Nantes, tandis que l'hémisphère maritime est centré sur la Nouvelle-Zélande. Nous avons donc un monde essentiellement maritime.

Pourtant, nous le divisons et nous le nommons par des parties, un peu comme nous le faisons avec les continents. Ces trois océans Pacifique, Atlantique et Indien ont été complétés, au début du XXe siècle, par deux océans glacials : l'océan Arctique et l'océan Antarctique. Mais c'est très récent et je vais surtout vous raconter l'histoire des trois océans.
 
2. L'anneau bleu

Tout commence en Babylonie, où on commence à imaginer que la Terre émerge. La Terre peuplée par les hommes, que les Grecs appelleraient l'écoumène, est entourée d'un océan.
 
Cette mappemonde médiévale, ci-dessus, représente l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Ces trois parties du monde ont été codifiées par les pères de l'Église pour correspondre aux trois fils de Noé. Elles sont entourées par un gros anneau bleu, qui est l'océan. Il porte le nom de l'aîné des Titans grecs, Okéanos. Cet océan est plus ou moins relié à des mers intérieures : la barre du T est la Méditerranée, et pour les mers plus intérieures, on coupe en deux.
 
Vous avez ci-dessus une autre mappemonde arabe. Le centre en est La Mecque. Une mappemonde chrétienne aurait Jérusalem, ce qui ne serait pas très différent. Seulement, celle-ci est orientée au sud. Vous avez deux mers intérieures, la Méditerranée, comme son nom l'indique, mais aussi une autre mer intérieure issue du texte de Ptolémée qui est la "mare Indicum", c'est-à-dire notre océan Indien. Tout autour, vous avez bien l'anneau bleu.
Si je remonte il y a 800 ans, nous ne sommes donc pas avec nos trois parties du monde. Tout va commencer avec les grands voyages maritimes européens aux XVe, XVIe siècles.

3. Naissance des trois océans

À la fin du XVIe siècle, les cartographes flamands vont dominer la cartographie jusqu'au XVIIIe siècle. Vous avez, entre autres, ci-dessous, une planche de l'Atlas de Mercator, qui est le plus connu de ces cartographes flamands.
 
Deux grandes mers y sont indiquées : la mer Mar del Zur et la Mar del Nort qui est notre Atlantique. Les mers du Sud est un terme qui aujourd'hui fait encore rêver ; c'était le nom que les Hollandais donnaient à notre Pacifique. L'Atlantique, la Mar del Nort, n'est pas notre petite mer du Nord entre les îles Britanniques et la Scandinavie. C'est le nom de tout le nord de l'Atlantique. Au sud, c'était la mer Éthiopique, une mer moins codifiée.
La Mar del Nort est quelque chose qui va rester jusqu'au XVIIIe siècle, comme la Mar del Zur. La cartographie française, d'abord, va être un peu différente, en essayant de couper au milieu des océans, et puis surtout, les cartes marines britanniques, qui vont dominer les mers et finalement codifier au XIXe, nous donnent nos trois parties du monde.

4. Délimitations

Depuis le XXe siècle, les trois océans sont délimités précisément. En 1919, alors que le traité de Versailles coupait à l'intérieur des continents, il y a eu à Londres une assemblée hydrographique internationale qui a coupé dans les océans. C'est à ce moment qu'on a décidé qu'il y avait ces trois océans, définitivement, on l'avait déjà appris à l'école au XIXe siècle, avec des limites précises :
•    Le méridien qui est au sud de Cap Horn est la limite entre l'Atlantique et l'océan Pacifique ;
•    Le méridien qui est au sud du cap des Aiguilles, c'est-à-dire le voisin, légèrement plus au sud que le cap de Bonne-Espérance qui prolonge l'Afrique, est la limite entre l'océan Indien et l'océan Atlantique ;
•    Le méridien qui est au sud de la Tasmanie va délimiter l'océan Indien et l'océan Pacifique.
 
On a rajouté, très récemment au début du XXIe siècle, une limite au 60e degré de latitude qui délimite l'océan glacial Arctique. L'Antarctique, il n'y a pas de problème, il est complètement enserré par des mers.

5. Conclusion
Voilà comment l'histoire de la cartographie européenne, puisque les Européens ont inventé ces termes, a fait d'un seul océan trois océans plus deux.

 

Contributeurs

Grataloup Christian

professeur émérite

BOEUF Gilles

Sorbonne Université

Gaill Françoise

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Speich Sabrina

ENS - PSL

Houssais Marie-Noëlle

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Castelle Bruno

directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Durand Gaël

directeur de recherche au CNRS

Samadi Sarah

MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Matabos Marjolaine

chercheuse , IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer

Bertrand Arnaud

IRD - Institut de Recherche pour le Développement

Lévy Marina

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Bopp Laurent

directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Beaugrand Grégory

directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Paul-Pont Ika

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Massé Cécile

référente Espèces non indigènes au sein de PatriNat

Olivier Frédéric

professeur , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

David Bruno

ancien Président , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Prazuck Christophe

directeur de l'Institut de l'océan , Sorbonne Université

Foulquier Éric

maître de conférences , Université de Bretagne Occidentale (UBO)

Massé Guillaume

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Le Pape Olivier

L'institut Agro

Gascuel Didier

Institut agro Rennes Angers

Sadoul Bastien

maître de conférences , Institut agro Rennes Angers

Bas Adeline

Chercheuse , IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer

Thébaud Olivier

IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer

Rivot Étienne

L'institut Agro

Kerbiriou Christian

maître de conférences , Sorbonne Université

De Wever Patrick

MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Ybert Sébastien

coordinateur France 2030 Grands fonds marins

Chlous Frédérique

MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Mariat-Roy Émilie

MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Deldrève Valérie

INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement

Queffelec Betty

maîtresse de conférences , Université de Bretagne Occidentale (UBO)

Galletti Florence

IRD - Institut de Recherche pour le Développement

Mongruel Rémi

IFREMER - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer

Duron Sophie-Dorothée

Directrice du Parc national de Port-Cros

Beuret Jean-Eudes

Professeur , Institut agro Rennes Angers

Richer Jean

laboratoire PoLiCEMIES , Université de La Rochelle

Guillou Elisabeth

Université de Bretagne Occidentale (UBO)

Améziane Nadia

professeure du , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Le Viol Isabelle

maîtresse de conférences , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Lucas Sterenn

Maître de Conférences , Institut agro Rennes Angers

Becquet Lucas

chef de projet IPOS au sein de la Fondation OSF