En ligne depuis le 06/04/2020
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Description
Julien Gras vous présente son métier de conducteur de ligne à Veolia au sein d'une usine de valorisation des déchets.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Nature pédagogique
- Entretiens et témoignages
Niveau
- Bac
Thèmes
- Économie circulaire
Types
- Grain audiovisuel
Mots-clés
Contributeurs
Gras Julien
Les métiers de la gestion des déchets : conducteur·rice de ligne
Julien Gras, conducteur de ligne à Veolia
En quoi consiste votre métier ?
Je suis conducteur de ligne dans un centre de tri haute technologie de DIB — déchets industriels banals — nommé Inoveo. Mon travail consiste à surveiller la chaîne de tri pour son bon fonctionnement, ainsi qu'à veiller à la qualité des produits sortants, en optimisant la qualité de tri de nos machines. Le process de tri est composé de plusieurs équipements : il y a trois cribles granulométriques qui séparent les déchets par taille, quatre séparateurs aérauliques qui séparent le déchet par poids, un trieur optique qui scanne le déchet et le trie avec des buses d'air, ainsi que le plus important, deux bras robotisés. Tout ceci est accompagné de 43 convoyeurs qui permettent d'apporter le déchet d'un point A à un point B, ce qui nous donne au total 54 équipements à surveiller.
Quelles sont vos conditions de travail ?
Je travaille une partie du temps dans la cabine de supervision. C'est là où je contrôle informatiquement la chaîne de tri : les démarrages, les arrêts, les réglages des machines, ainsi que la surveillance par caméra du process de tri. L'autre partie du temps, je fais des rondes dans l'usine, ainsi qu'à l'extérieur du site, qui permettent de mieux contrôler le déchet entrant sur le site et la qualité des produits valorisés. Je suis amené à communiquer avec mes collègues, principalement mon binôme technicien de maintenance qui m'aide à surveiller l'installation durant ses rondes de maintenance, ainsi que d'autres avec des postes différents tels que les conducteurs d'engins, les techniciens de maintenance, l'agent de bascule, les responsables, et ça tout au long de la journée, car chacun a son rôle à jouer. Nous sommes équipés de talkie-walkie pour faciliter la communication et pouvoir réagir au plus vite. La sécurité est une priorité dans mon métier. La non-mise en sécurité des équipements est le risque principal lié à un centre de tri.
Quelles sont les compétences nécessaires ?
Dans mon métier, plusieurs compétences sont sollicitées. La sécurité : pour la mienne et celle des autres personnes sur le site. La technicité : avoir des bases techniques de maintenance aide à comprendre le fonctionnement des machines, donc à mieux pouvoir les régler. La réactivité : une fois une dérive ou une panne détectée, il faut la rectifier ou la résoudre au plus vite. La vigilance : pour remarquer chaque changement dans le fonctionnement du process de tri. Et la curiosité : pour s'intéresser aux déchets rentrants et cibler les bons et mauvais gisements, ainsi qu'être attentif à son tri sur la chaîne pour éviter toute pollution des sortants.
Quelle formation avez-vous suivie ? Que conseillez-vous à celles et ceux qui voudraient se former à ce métier ?
J'ai un bac STI2D, un diplôme axé sur la programmation informatique, et un BTS maintenance des systèmes qui regroupe maintenance industrielle et automatismes. Je les ai obtenus au lycée de La Salle à Alès. Après ça, je suis rentré dans le groupe Veolia avec aucune expérience professionnelle pour être technicien de maintenance. Je sortais à peine de l'école. À mon arrivée, le site venait d'ouvrir et tous les techniciens de maintenance faisaient de la maintenance et de la conduite de ligne. Il s'est avéré que je me suis senti beaucoup plus à l'aise avec la conduite de ligne qu'avec la maintenance. Je me suis donc concentré sur ce métier.
Qu’est-ce qui fait l’intérêt de votre travail ?
Pour moi, c'est un métier d'avenir, dans le sens où il y aura toujours des déchets à traiter. Le tri et la valorisation sont primordiaux et sont des enjeux économiques importants pour notre futur. Ils sont désormais des compromis obligatoires à l'incinération et à l'enfouissement des déchets. Ce qui est bien avec Veolia, c'est qu'on a l'opportunité de progresser grâce aux formations internes, aux mutations, et voire même de se reconvertir. Je me verrais bien gérer un site comme celui-ci dans le futur, et pourquoi pas, aller plus loin !