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Description

L'objectif de ce parcours est de découvrir les grandes problématiques actuelles en matière d'environnement. Ces problématiques renvoient d'une part aux limites planétaires et à la capacité des écosystèmes à supporter les pressions qui ont pour principale origine les activités humaines. Le changement climatique et l'érosion de la biodiversité sont au cœur de ces questions. Elles renvoient d'autre part à la finitude des ressources naturelles, comme par exemple les ressources minérales et énergétiques. La question posée est alors celle de l'épuisement de ces ressources, qui requiert à la fois de les gérer au mieux et de les substituer par d'autres ressources, plus renouvelables.

Ce parcours entend apporter des connaissances de base, pour tous les étudiants et ce quel que soit le parcours de formation qu'ils suivent. Il propose en complément des ouvertures disciplinaires pour montrer que ces questions engagent tous les domaines de connaissance et tous les secteurs d'activité de nos sociétés.

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Partage des conditions à l'identique
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
  • Paternité
Nature pédagogique
  • Cours
Niveau
  • Bac+3
  • Bac+5
Objectifs de Développement Durable
  • 13. Lutte contre le changement climatique
  • 15. Vie terrestre
  • 7. Energie propre et d'un coût abordable
Thèmes
  • Ecosystèmes et biodiversité
  • Enjeux Climat/Énergie
Types
  • Parcours thématique
Mots-clés
biodiversitéchangement climatiqueanimauxdroitprotection de l'environnementsavoirs traditionnelsingénierie écologiquesantéécologie politiquesociétéagroécologiecarbonegaz à effet de serreprojections climatiquesclimatimpactsressources naturellesfinitudeénergieénergies renouvelablestransition énergétiqueimpacts environnementauxpolitiques publiques
  • L'organisation des négociations sur le climat et l'Accord de Paris
  • L'Accord de Paris sur le climat : de la COP21 à la transformation du monde
  • Changement climatique et cognition humaine
  • Changement climatique et maladies infectieuses
  • Impacts du changement climatique sur les écosystèmes et la biodiversité
  • Peuples autochtones et communautés locales en prise avec le changement
  • Les modèles de climat
  • Maîtriser les esprits animaux de la finance au service de la transition bas carbone
  • Introduction sur les risques régionaux, la vulnérabilité et l’adaptation
  • Les ODD comme nouvelle citoyenneté mondiale

Ce document contient la transcription textuelle d’une vidéo du MOOC « Causes et enjeux du changement climatique ». Ce n’est donc pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots, l'articulation des idées et l’absence de chapitrage sont propres aux interventions orales des auteurs.

Introduction sur les risques régionaux, la vulnérabilité et l’adaptation

Pierre TULET
Directeur de recherche – Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones

1. Constat

Le constat que nous pouvons faire est que le changement climatique est déjà engagé. En 2012, la température moyenne planétaire a progressé de 0,89 °C par rapport à la moyenne du XXe siècle. Les zones arides et semi-arides se sont parallèlement étendues. L’acidité des eaux superficielles des océans a fortement augmenté ces 40 dernières années, et le niveau moyen de la mer s'est élevé de 17 cm depuis 1880 et s'établit aujourd'hui autour d'une augmentation moyenne de 3,3 mm par an. Depuis la fin des années 60, la couverture neigeuse mondiale a diminué d'environ 10 à 15 %, 96 % des glaciers de montagnes régressent dans le monde et un certain nombre d'articles et d'études récentes montrent une tendance à l'augmentation des événements convectifs exceptionnels. On enregistre par exemple une augmentation de puissance des cyclones tropicaux sur l'Atlantique Nord.

2. Risque climatique

Appréhender le risque climatique, c'est comprendre qu'il découle de l'interaction entre les aléas climatiques, la vulnérabilité et l'exposition des sociétés et des milieux naturels. Le risque peut être interprété comme une probabilité d'occurrence d'événements dangereux, on parle aussi de probabilité d'incidence (figure ci-dessous).

Ces incidences sont des rétroactions à la fois sur le système climatique mais aussi sur les processus de décision, qu'ils soient socio-économiques ou politiques. La multiplication et la gravité des incidences peut amener nos sociétés à diminuer certaines origines anthropiques, comme les émissions de gaz à effet de serre ou à développer des capacités régionales d'adaptation. Aujourd'hui, on constate malheureusement que les incidences d'événements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations, les cyclones, mettent en évidence la grande vulnérabilité, le degré élevé d'exposition des écosystèmes et des sociétés humaines. Cela trahit un manque important de préparation à la variabilité actuelle du climat et à son évolution future. Si on représente notre monde comme conditionné entre les stress biophysiques représentés sur la figure ci-dessous en rouge et sociaux en jaune, les réponses à ce stress conditionnent l'espace de résilience qui est représenté en vert, c'est-à-dire la capacité des systèmes sociaux, économiques ou écologiques à faire face aux aléas ou aux tendances climatiques, ceci tout en conservant leur fonction, leur identité, et en maintenant leur capacité d'adaptation, d'apprentissage ou de transformation.

Ainsi, le risque actuel et futur est très fortement corrélé à la capacité des actions politiques et socio-économiques à s'adapter aux nouvelles réalités climatiques. L'évolution de notre action permettra soit de nous orienter vers un monde favorable à la résilience, c'est-à-dire présentant une forte capacité de résistance aux évolutions environnementales et sociales, soit dans le cas inverse, vers une situation où l'espace de résilience sera réduit et dominé par les stress biophysiques et sociaux.

3. Préoccupations actuelles

Aujourd'hui, on considère cinq grands domaines de préoccupation en fonction du niveau d'augmentation de la température globale. Ils sont indiqués sur cette figure en fonction de la température moyenne, de la période 1996 – 2005 : en jaune les risques de niveau moyen, en rouge, élevés et en violet, très élevés.

Le premier domaine de préoccupation concerne les écosystèmes uniques incluant la biodiversité et les ressources agricoles. Nous sommes dès aujourd'hui dans un niveau de risque modéré. On atteindrait un niveau élevé pour une augmentation de 1°C. Au-dessus de 2°C, de nombreux systèmes et espèces encourraient des risques très élevés en raison de leur capacité d'adaptation limitée.

Le deuxième domaine de préoccupation concerne les événements météorologiques extrêmes. Ils représentent déjà aujourd'hui un risque modéré. Le niveau deviendrait élevé avec une augmentation de température de 1°C. La plupart des événements extrêmes, comme les vagues de chaleur, s'intensifient avec l'augmentation des températures moyennes mais compte-tenu des spécificités et de l'échelle de temps de ces systèmes, il est aujourd'hui complexe d'en estimer leur intensité future sans faire au préalable d'études particulières.

Le troisième domaine concerne la répartition des incidences. Les risques sont aujourd'hui à un niveau modéré sur les productions agricoles par exemple. Un réchauffement supérieur à 1,5°C entraînerait un risque élevé d'incidence, notamment du fait du manque d'eau dans de nombreuses régions.

Les incidences mondiales cumulées constituent le quatrième domaine de préoccupation. Un réchauffement de 0,5 à 2 °C représente un risque modéré sur la diversité biologique et l'économie mondiale. Un réchauffement de 3°C pose des risques élevés se traduisant par des pertes considérables de biodiversité et la disparition de nombreux biens et services écosystémiques, c'est-à-dire nécessaires à l'homme.

Le dernier domaine de préoccupation concerne les phénomènes de grande échelle. Sont inclus les risques que certains systèmes physiques puissent subir des changements soudains et irréversibles. Le risque d'atteindre ce seuil est modéré pour des réchauffements jusqu'à 1°C et il devient élevé au-dessus de 3°C.

4. Conclusion

Il n'existe pas d'approche universelle pour réduire les risques et la vulnérabilité. Une première étape d'amélioration des capacités d'adaptation consiste à planifier et à mettre en œuvre à tous niveaux de gouvernance des mesures régionales spécifiques. Ces mesures doivent intégrer la perception des risques par les populations, les valeurs et les traditions des sociétés et bien entendu la sensibilité des milieux naturels.

Contributeurs

BOEUF Gilles

Sorbonne Université

David Bruno

ancien Président , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Shin Yunne

IRD - Institut de Recherche pour le Développement

Ronce Ophélie

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Krief Sabrina

MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle

Laurans Yann

IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales)

Sueur Cédric

Université de Strasbourg (UNISTRA)

Tavernier-Dumax Nathalie

Université de Haute-Alsace (UHA)

Larrere Catherine

Marniesse Sarah

AFD - Agence française de développement

Henin Jeanne

AFD - Agence française de développement

Roturier Samuel

Swynghedauw Bernard

Chartier Denis

Demeulenaere Elise

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

HAINZELIN Etienne

CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

Gignoux Jacques

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Peylin Philippe

LE TREUT Hervé

Jouzel Jean

Climatologue

Bousquet François

CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

Planton Serge

climatologue et membre de l'association Météo et Climat

Bopp Laurent

directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Watkinson Paul

Ribera Teresa

Lammel Annamaria

Université Paris 8

Guegan Jean-François

Leadley Paul

Roué Marie

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

BRACONNOT Pascale

Hourcade Jean-Charles

CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

TULET Pierre

Fleury Cynthia

Bourg Dominique

philosophe et professeur , Université de Lausanne

Bourges Bernard

IMT Atlantique

BLANC Philippe

FILIPOT Jean-François

SCHMITTBUHL Jean

VAITILINGOM Gilles

Cemagref

CURY Philippe

OLIVES Régis

GRIJOL Karine

Véron Jacques

Ined - Institut National d'Études Démographiques

PRADILLON Jean-Yves

Lévêque François

Mines Paris-PSL

Brodhag Christian

Mines Paris-PSL