En ligne depuis le 19/06/2020
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Description
L'objectif de ce parcours est de découvrir les grandes problématiques actuelles en matière d'environnement. Ces problématiques renvoient d'une part aux limites planétaires et à la capacité des écosystèmes à supporter les pressions qui ont pour principale origine les activités humaines. Le changement climatique et l'érosion de la biodiversité sont au cœur de ces questions. Elles renvoient d'autre part à la finitude des ressources naturelles, comme par exemple les ressources minérales et énergétiques. La question posée est alors celle de l'épuisement de ces ressources, qui requiert à la fois de les gérer au mieux et de les substituer par d'autres ressources, plus renouvelables.
Ce parcours entend apporter des connaissances de base, pour tous les étudiants et ce quel que soit le parcours de formation qu'ils suivent. Il propose en complément des ouvertures disciplinaires pour montrer que ces questions engagent tous les domaines de connaissance et tous les secteurs d'activité de nos sociétés.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Partage des conditions à l'identique
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Nature pédagogique
- Cours
Niveau
- Bac+3
- Bac+5
Objectifs de Développement Durable
- 13. Lutte contre le changement climatique
- 15. Vie terrestre
- 7. Energie propre et d'un coût abordable
Thèmes
- Ecosystèmes et biodiversité
- Enjeux Climat/Énergie
Types
- Parcours thématique
Mots-clés

La biodiversité : définition, état, scénarios

Regards croisés sur l’enjeu biodiversité

Le climat : définition, état, scénarios

Regards croisés sur l’enjeu climatique

Les ressources naturelles (biologiques, minérales et…

Regards croisés sur la transition énergétique
Ce document contient la transcription textuelle d’une vidéo du MOOC « Causes et enjeux du changement climatique ». Ce n’est donc pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots, l'articulation des idées et l’absence de chapitrage sont propres aux interventions orales des auteurs.
Les modèles de climat
Pascale BRACONNOT
Chercheur – CEA
Comment modéliser le climat ?
1. Le système climatique
Il faut d'abord connaître le système à représenter (figure ci-dessous). Le climat est le résultat d'interactions entre de nombreux réservoirs ayant des échelles de temps très différentes. Il y a par exemple l'atmosphère, où se passe la météorologie a des échelles de temps très courtes allant jusqu'à une dizaine d'années. Ce qui module le climat, ce sont ces interactions entre l'atmosphère et des réservoirs aux échelles de temps plus longues, comme l'océan ou les surfaces continentales. Ces échelles vont du cycle saisonnier à la variabilité interannuelle et millénaire, voire au-delà. Le moteur du climat est l'énergie incidente du Soleil, au sommet de l'atmosphère. L’atmosphère et l'océan sont les deux composantes qu'il faut absolument avoir dans un modèle de climat pour pouvoir représenter les transports et la redistribution de cette énergie solaire entre les régions équatoriales et les pôles.
2. Les modèles numériques de climat
Un modèle numérique de climat est en fait une somme de modèles. A partir des observations et de la réalité, il faut formaliser le problème physique sous forme d'équations mathématiques. C'est le modèle mathématiques que l’on va employer. Puis on va faire intervenir une discrétisation et on va faire intervenir un modèle numérique. Ce modèle numérique devra respecter des lois de conservation, par exemple de l'énergie ou de la masse dans le système. Ensuite, on va avoir ce que l'on appelle le code, qui est l'ensemble des programmes numériques qui vont être donnés à l'ordinateur pour effectuer l'ensemble des calculs. Avoir un modèle de climat, c'est donc aussi prévoir tout l'environnement du travail au niveau de l'ordinateur pour suivre les simulations et être capable de les exploiter.
3. Les équations
Si l'on reprend les modèles, le système d'équation que l'on utilise est issu de la mécanique des fluides en milieu tournant et fait appel aux équations de NAVIER-STOKES auxquelles on applique quelques hypothèses simplificatrices comme le fait que la Terre est ronde et le niveau d'hypothèse dépend un petit peu des différents modèles. Ces modèles sont appelés modèles de circulation générale et vous avez ci-dessous les équations d'un modèle d'atmosphère. Ils font intervenir les équations du mouvement et les équations d’états. Les variables de base que l'on va utiliser sont le vent, la température, l'humidité. Ces équations, par exemple les équations du mouvement, font intervenir des termes de source et de puits d'énergie qu'il faut représenter. En milieu tournant également, va intervenir la force de Coriolis qui est responsable des grandes variations de la circulation atmosphérique et océanique.
4. Le maillage
Avoir un modèle, c'est être capable d’avoir un maillage sur lequel on va résoudre ces équations. On va donc découper la Terre, en somme de petits cubes. C'est un maillage tridimensionnel, avec une discrétisation sur l'horizontale et sur la verticale.
Ensuite, représenter le climat est un compromis entre la représentation en termes d'espace et de temps de simulation. Il va falloir représenter tous les phénomènes qui sont aux échelles sous-maille. Par exemple, pour le climat, on travaille avec des échelles de l'ordre de 200 km. Il va falloir développer ce que l'on appelle des paramétrisations pour représenter cette physique sous-maille et ça consiste à utiliser les variables de grande échelle pour représenter tous les processus de petite échelle, comme ici l'exemple des nuages qui sont sur cette figure (ci-dessus).
5. Diversité des modèles
Ce qui diffère beaucoup d'un modèle à l'autre est le niveau de complexité des différentes paramétrisations que l'on introduit dans les modèles. Il y a énormément de réservoirs concernés et de processus dans la représentation des modèles de climat. J'ai parlé de l'atmosphère et des nuages, mais dans les modèles d'atmosphère, on va aussi représenter toutes les caractéristiques du rayonnement dans l'atmosphère : la formation des gouttes de pluie et des précipitations ; la végétation (on va avoir tout le changement des feuilles au cours de la saison) ; les échanges d'eau avec le sol ; l'océan, on va avoir les mouvements marins et le mélange vertical ; et la glace de mer, également, avec sa grande réflectivité et puis les transferts de chaleur au travers de la glace et les mouvements de la glace sur l'océan (figure ci-dessous). Ce qu'on appelle une expérience numérique est la somme des simulations que l'on fait pour répondre à une question que l'on se pose sur le climat.
6. Conditions initiales et conditions limites
Pour pouvoir utiliser les modèles, il faut leur prescrire en tous les points de la grille des conditions initiales. C'est-à-dire que l'on va imposer aux modèles des conditions de température, d'humidité et de vent ou de courants océaniques caractéristiques d'un état de démarrage ou d'un jour dans l'année, d'un jour particulier dans l'année. Au cours de la simulation, on va faire varier ce que l'on appelle les conditions aux limites. C'est par exemple le rayonnement incident au sommet de l'atmosphère ou la composition des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ou éventuellement, l'évolution des surfaces continentales en fonction de l'activité humaine.
7. Prise en main des modèles de climat
Le résultat de la simulation va nous donner un ensemble de fichiers informatiques qui nous donneront en chaque point de cette grille du modèle et pour chacun des réservoirs, l'évolution au cours du temps des températures, de l'humidité, des courants, et un ensemble de diagnostics qui va nous permettre d'exploiter ces simulations. Lorsque que l’on parle de climat, généralement, la façon de procéder consiste à faire une première simulation qui est une simulation de référence. Par exemple, on fait la simulation du climat actuel, puis on en fait une deuxième sur un climat perturbé dans lequel, au cours de la simulation, on va changer un élément. Par exemple, on va faire varier au cours du temps la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère (+ 1 % par an au cours de la simulation) jusqu'à ce qu'elle se stabilise. C'est en comparant les résultats de ces deux simulations que l'on va pouvoir comprendre le fonctionnement du système climatique et comment il réagit à cette perturbation, et donc étudier le climat et les changements climatiques.
Contributeurs
BOEUF Gilles
Sorbonne Université
David Bruno
ancien Président , MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Shin Yunne
IRD - Institut de Recherche pour le Développement
Ronce Ophélie
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Krief Sabrina
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Laurans Yann
IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales)
Sueur Cédric
Université de Strasbourg (UNISTRA)
Tavernier-Dumax Nathalie
Université de Haute-Alsace (UHA)
Larrere Catherine
Marniesse Sarah
AFD - Agence française de développement
Henin Jeanne
AFD - Agence française de développement
Roturier Samuel
Swynghedauw Bernard
Chartier Denis
Demeulenaere Elise
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
HAINZELIN Etienne
CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Gignoux Jacques
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Peylin Philippe
LE TREUT Hervé
Jouzel Jean
Climatologue
Bousquet François
CIRAD - Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
Planton Serge
climatologue et membre de l'association Météo et Climat
Bopp Laurent
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Watkinson Paul
Ribera Teresa
Lammel Annamaria
Université Paris 8
Guegan Jean-François
Leadley Paul
Roué Marie
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
BRACONNOT Pascale
Hourcade Jean-Charles
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
TULET Pierre
Fleury Cynthia
Bourg Dominique
philosophe et professeur , Université de Lausanne
Bourges Bernard
IMT Atlantique
BLANC Philippe
FILIPOT Jean-François
SCHMITTBUHL Jean
VAITILINGOM Gilles
Cemagref
CURY Philippe
OLIVES Régis
GRIJOL Karine
Véron Jacques
Ined - Institut National d'Études Démographiques
PRADILLON Jean-Yves
Lévêque François
Mines Paris-PSL
Brodhag Christian
Mines Paris-PSL