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Description

Dans cette vidéo (8'15), Arnaud Diemer, maître de conférences à l'Université Clermont Auvergne (anciennement UBPC), souligne l'importance des représentations visuelles dans l'appropriation du concept de développement durable. Il part du schéma de base, l'enrichit de différentes réflexions et composantes, et dessine une nouvelle représentation qui intègre davantage les différents fondements du développement durable, comme la culture, la responsabilité ou encore la participation.

Objectifs d'apprentissage :
- Comprendre l’importance des représentations visuelles dans l’idée qu’on se fait du développement durable
- Avoir un aperçu de la diversité représentations visuelles du développement durable.

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
  • Paternité
Nature pédagogique
  • Cours
Niveau
  • Bac+4
  • Bac+5
Objectifs de Développement Durable
  • Les 17 ODD
Types
  • Grain audiovisuel
Mots-clés
développement durableresponsabilitéparticipationreprésentationsculture
Les Questions Socialement Vives (QSV) comme enjeux d'une société plus durable
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La pensée complexe pas si compliquée !
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L'analyse systémique
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Multi, pluri, inter ou transdisciplinarité ?
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La question des échelles spatio-temporelles : quels enjeux en EDD
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Les valeurs associées au développement durable
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Contributeurs

DIEMER Arnaud

UCA - Université Clermont Auvergne

Institutions secondaires

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Arnaud DIEMER, Maître de Conférences – Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 

La question des représentations du développement durable joue un rôle important si on veut aussi comprendre la chronologie et comment le concept a évolué au cours du temps.

Rappelez-vous ce rapport Brundtland qui va jouer un rôle très important en 87 avec cette fameuse définition : il faut que les générations présentes tiennent compte, effectivement, des générations futures et donc de leur capacité à assouvir certains besoins qui sont clairement identifiés avec les limites qui sont données.

 Très rapidement, on va essayer de comprendre médiatiquement comment propager l'idée du développement durable, parce que n'oubliez pas qu'en 87 penser le social, penser l'économique, penser l'environnement est relativement nouveau. On connaît l'environnement, on connaît les catastrophes naturelles et on connaît les conséquences de la croissance sur l'environnement mais penser un modèle ou un concept qui intègre une vision un peu différente, ça paraît difficile.

Donc on va confier à un cabinet de réfléchir sur la manière de présenter de manière didactique, pédagogique ce qu'est le développement durable.

 John EGLINTON va jouer un rôle très important puisqu'il va réfléchir effectivement sur la manière la plus pédagogique de médiatiser ce concept et à travers le rapport Brundtland, va être conçu ces trois sphères idéales, bien sphériques pour rappeler vers quoi on se dirige, avec l'économique, le social et l'environnement et on va mettre au centre le développement durable.
 
En sachant que l'idéal est bien sûr à atteindre mais on peut passer par des phases transitoires et que l'économique et le social peuvent correspondre à un modèle de transition. 

L'exemple typique ça peut être le commerce équitable : économiquement je vais chercher à être responsable et quand j'achète un produit, je vais regarder l'origine du produit, je vais regarder si le producteur est bien rémunéré. Donc le commerce équitable peut renvoyer à une dimension socio-économique.

Et puis on peut avoir également, dans la transition, une relation entre l'environnement et l’économique où là, on cherche le vivable.

Quelle peut être la charge que va supporter une planète si on estime que cette charge sont nos besoins qu'on cherche effectivement à assouvir.

Ces trois sphères vont jouer un rôle très important et on peut considérer que ce sont ces trois sphères qui vont populariser, qui vont idéaliser cette notion de développement durable. Mais très vite, certaines questions vont se poser.

Comment ça interfère ces trois sphères, autrement dit où se passe l’économie, où se passe le social, où se passe l’environnement ?

Vous voyez tous bien qu'on attend une réponse plus ou moins évidente : l'économique doit graviter mais doit surtout dépendre des lois sociales, des lois de la société. Il faut éviter les inégalités, il faut éviter la pauvreté. Et en même temps, le social est incrusté dans l'environnement, nous ne dépassons pas les limites que peuvent permettre la nature, la terre au sens en général.

Donc l'économie a des frontières à ne pas dépasser, et bien ce sont ces frontières qui sont débattues aujourd'hui. 

Est-ce qu'il n'y a pas trop d'importance aux phénomènes économiques et est-ce qu'on peut établir un lien relativement direct qui remettrait l'économie à sa juste valeur ?

En même temps on s’est aperçu que trois dimensions étaient très limitatives parce que, qui met en place le développement durable ? Et bien ce sont nos acteurs : les entreprises, les citoyens, vous, moi, qui par nos petits gestes faisons du développement durable et forcément, on parle de parties prenantes.

Quelles sont les personnes, quels sont les individus, quels sont les acteurs qui font ou qui participent au développement durable ?

 Aujourd'hui on parle de gouvernance. Comment gouverner ensemble des principes ? Comment les mettre en place ? Et on s'est vite aperçu que certains mettaient la gouvernance au cœur du modèle. 
 
Comment agir ensemble, collectivement, et comment prendre les bonnes décisions ?

Tout bonnement, on pourrait considérer qu'il existe aujourd'hui une quatrième dimension et cette gouvernance doit jouer ce rôle.

En même temps, parler de quatre dimensions est gênant puisque qu'aucune échelle temporelle n'est présentée, aucune dimension locale, globale n'est définie et en même temps on peut se poser la question : dans la sphère économique, il y a des enjeux éthiques, il y a des enjeux politiques. 

Est-ce que l'économiste doit intégrer la justice sociale, est-ce qu’il doit intégrer l’éthique, est-ce que l'écologiste doit intégrer également des critères éthiques dans son analyse du développement durable ?

Vous voyez bien que dans chaque sphère se posent des questions, à la fois comment prendre une décision, comment intégrer des phénomènes complexes et puis surtout comment intégrer les échelles locales globales, autrement dit est-ce qu’on répond à un problème au niveau local ? Mais si ses conséquences sont globales, vous voyez un petit peu les conséquences.

 Je parle ici de l'effet papillon par exemple.

Et même chose sur l'espace temporel : comment intégrer le futur aujourd'hui alors que nos soucis peuvent être au quotidien de gérer effectivement notre vie en société ?

Toutes ces questions sont posées dans les représentations. Elles nous renvoient en même temps à une forme d'interrogation : quel peut être le socle du développement durable ?
 
Un élément de réponse a été de poser la culture, notre base culturelle, comme le véritable socle du développement durable.

 Vous voyez bien l'intérêt ici de prendre la culture puisque c'est encore aujourd'hui la seule dimension qui parle de diversité.

 Nous avons homogénéisé nos modèles économiques, nos modèles sociaux, nos modèles environnementaux. La seule dimension qui admet la diversité, la richesse de cette diversité, c’est la culture. 

Et considérer que cette richesse peut apporter une réponse à des problématiques complexes du développement durable va jouer un rôle très important.

 Imaginez bien que derrière cette diversité culturelle, on entrevoit bien sûr des phénomènes transversaux. 

On parle de participation, de responsabilité, de démocratie.

Et donc finalement, on pourrait se demander : est-ce qu'aujourd'hui il n'y a pas moyen d'intégrer tous les éléments que j'ai évoqués dans un schéma, alors bien sûr qui peut être complexe, mais très simple à comprendre.

 Qui rentre, qui est intéressé par le développement durable ? C'est tous ceux qui ont des enjeux de société, ça peut être le climat, la biodiversité, la pauvreté, le bâtiment ou l'efficacité énergétique.

 On part tous d'un questionnement sur quels sont les enjeux qui sont aujourd'hui et demain mais qui jouent un rôle important de notre vie en société et ce sont ces enjeux qui vont nous faire interpeller les différentes sphères : 
-    Efficience, autrement dit logique de bénéfices - coûts mais pas uniquement, en économie.

Comment allouer des ressources rares par exemple ?
-    Également dans le social, comment réduire les inégalités. 
-    En écologie ou en environnement, comment intégrer aujourd'hui la complexité d’un écosystème ? 
-    Et puis finalement intégrer la diversité culturelle et puis la gouvernance.

On voit que l'idéal reste bien sûr la durabilité mais qu'on replace ces sphères dans une logique globale locale. 
Prenez l'exemple des changements climatiques, on sait tous qu'un changement climatique provoqué par un gaz à effet de serre est un phénomène qui peut être global mais en même temps local puisqu'on peut subir de plein fouet ce réchauffement climatique.
On peut évoquer des réfugiés climatiques aujourd'hui.

Et en même temps on s’aperçoit que cette dimension des représentations va intégrer des paramètres intéressants, les valeurs, les grands principes qu'on met au cœur du développement durable.

Le principe de responsabilité : on a des droits mais également des obligations. Comment va-t-on respecter ces responsabilités ?

La question de la solidarité : est-ce que nos principes liés à la compétition, la concurrence ne doivent-ils pas intégrer un peu de solidarité ?

Et en même temps, la participation, comment on participe collectivement ? 

A un moment où l'État-providence ne joue plus son rôle, la société civile peut elle-même prendre en mains certaines actions et le développement durable peut être l'une de ces actions.

Comment participer, comment mettre en place la démocratie ? Voilà une question importante dans les représentations du développement durable.