En ligne depuis le 28/05/2015
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Description
Dans cette vidéo (9'42), Jean-Bernard Marsat, chercheur à l'Irstea, discute du tourisme durable. Il examine tout d'abord plusieurs aspects du tourisme : économiques, environnementaux, sociaux, culturels, ainsi que les jeux d'acteurs qui leur sont associés, puis évoque les enjeux et les possibilités d'un tourisme durable.
Objectifs d'apprentissage :
- Avoir une lecture pluridisciplinaire du tourisme et de ses enjeux
- Identifier les jeux d’acteurs associés à la mise en place d’un tourisme plus durable.
Contexte
Vidéo de la semaine de cours "Les objets du développement durable" du MOOC Environnement et Développement durable.
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Mentions Licence
- Géographie et aménagement
Nature pédagogique
- Cours
Niveau
- Bac+2
- Bac+3
Thèmes
- Les solutions
Types
- Grain audiovisuel
Mots-clés
Contributeurs
Marsat Jean-Bernard
INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Jean-Bernard MARSAT, Chercheur – IRSTEA
Nous allons examiner ce que veut dire le développement durable dans le domaine du tourisme. Dans cette vidéo assez brève, je mettrai surtout l'accent sur des notions générales et seulement sur quelques aspects particuliers du tourisme durable.
Et d'abord, qu'est-ce que le tourisme ? On peut le voir de différentes façons :
Alors, vu par le touriste, vu du côté des pratiques, c'est la combinaison d'un déplacement et d'un séjour. Et les motifs de pratiquer le tourisme sont très nombreux, très variés, cela va du besoin de loisirs aux rencontres familiales, à des objectifs de santé ou d'éducation et j'en passe.
Quelques chiffres pour situer l'importance souvent méconnue du tourisme.
Dans le monde, on compte environ 1 milliard de touristes, sans doute vous et moi, et ce chiffre est en augmentation.
La France est la première destination touristique mondiale en termes de nombre de visiteurs qu'il s'agisse de visiteurs internes ou étrangers.
C'est un secteur économique majeur, à l'échelle mondiale et aussi à l'échelle française avec plus de 6 % du PIB et 900 000 emplois en comptant seulement les emplois salariés et directs.
C'est une activité très transversale qui touche à beaucoup d'aspects du territoire récepteur qu'on appelle la destination touristique. Le touriste y pratique des achats de produits locaux, il sollicite un très grand nombre, une très grande variété de services, qu'il s'agisse de services spécialisés, spécifiques à son besoin comme l'hébergement, la restauration, les loisirs mais aussi beaucoup de services de la vie courante.
C'est une activité pour laquelle toutes les qualités du territoire sont des ressources potentielles : qualité du milieu naturel, des paysages, de l'environnement, qualité de l'offre culturelle jusqu'à même l'hospitalité des habitants.
C'est une activité qui a beaucoup d'impacts donc positifs mais aussi négatifs.
Pour les impacts positifs, il faut d'abord penser à la satisfaction des besoins du touriste, à son bien-être et, pour les territoires d'accueil, des perspectives de développement économique et social à travers des revenus, des emplois et pour les deux parties, finalement, un gain, une ouverture culturelle grâce aux valeurs d'échange que porte le tourisme.
Parmi les impacts négatifs, un focus d'abord sur ce qui est intrinsèquement lié au tourisme, qui sont les transports, les transports, consommateurs de ressources non renouvelables et facteur de réchauffement climatique.
On peut viser des améliorations techniques, une optimisation des transports, et par ailleurs, on peut penser à des mesures compensatoires comme le fait de reboiser quelque part ailleurs sur la planète.
Il est aussi des impacts potentiels sur les milieux locaux, impacts économiques, bouleversements culturels, sociaux, impacts négatifs sur les milieux, sur la nature.
Face à ces enjeux, beaucoup d'acteurs sont concernés, tout le monde potentiellement est acteur du tourisme.
La gamme d'acteurs du tourisme va des professionnels, entreprises privées, associatives, jusqu'aux acteurs publics, les pouvoirs publics, les collectivités locales et jusqu'aux habitants, tout le monde est potentiellement acteur du tourisme.
Tous ces acteurs sont autonomes et ne dépendent pas formellement les uns des autres, il n'y a pas de hiérarchie mais ils sont interdépendants si on veut assurer un tourisme réussi, la satisfaction des besoins du touriste.
Et ceci pose des problèmes bien connus mais toujours difficiles à régler de coordination, de travail en réseau.
Alors, le développement durable, le tourisme durable dans tout cela ? D'abord quelques éléments de définition.
Le tourisme durable est la déclinaison du développement durable au domaine du tourisme, avec le principe général de concilier et de bien articuler des objectifs dans les trois domaines principaux : environnemental, économique, social et culturel.
Je vois quelques spécificités au tourisme concernant ses objectifs économiques, sociaux et culturels, puisque cette activité relie deux communautés souvent éloignées, celle des pays émetteurs et celles des pays récepteurs, les communautés réceptrices étant souvent fragiles, cela donne une tonalité particulière à l'objectif économique et social de la durabilité.
Un autre point est le potentiel pédagogique du tourisme puisque l'expérience touristique se déroule dans la durée, le touriste a ainsi l'occasion d'être sensibilisé à des enjeux planétaires, environnementaux et acquérir éventuellement de bonnes pratiques.
Je vous propose de prendre un petit peu de recul à travers deux questions particulières, peut-être plus globales.
Le tourisme, même durable, doit trouver sa place au sein du développement durable d'un territoire qui forme un tout. Et par exemple, ce tourisme durable ne doit pas évincer, concurrencer d'autres activités légitimes.
Une autre question tient au fait que même si l'on fait des progrès en matière de pratiques individuelles, si on parvient à réduire les impacts négatifs, les consommations ou les pollutions d'une intervention individuelle, ces progrès peuvent être annulés par la croissance quantitative globale du tourisme à l'échelle mondiale.
Enfin, je vous propose de conclure, de terminer par la prise en compte du fait que le tourisme durable est moins un état bien défini qu'on peut atteindre de façon définitive, qu'une démarche globale de progression qui demande une évolution.
Elle demande une évolution de tous les acteurs concernés, on les a vus, ils sont nombreux et on peut se demander peut-être, à l'initiative de cette évolution, qui peut être moteur ?
Et on en rencontre déjà : ce peut être un professionnel motivé, un pionnier, ce peut être un organisme de conseil, d'appui, comme une chambre consulaire, ce peut être aussi une organisation environnementale qui aura eu l'idée de créer un label d'hébergement durable par exemple.
Bien sûr, les pouvoirs publics ont un rôle important et en particulier les collectivités locales dans les destinations.
Donc ces acteurs moteurs ont la difficile tâche d'intéresser et de mobiliser les autres acteurs concernés, d'initier des actions collectives et de les conduire.
Alors il existe déjà des associations de tourisme durable et il existe des outils qui ont été créés, des marques et des labels par exemple, et puis des modèles de démarche collective qui peuvent se matérialiser par une charte.
Je pense par exemple à la charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés.
Pour détailler cet exemple en quelques mots, cette charte s'adresse, en France, aux espaces protégés que sont les parcs naturels, nationaux ou régionaux et par exemple, lorsqu'un parc régional adhère à cette charte et la met en œuvre, c'est l'organisme chargé de l'animation de ce parc, le syndicat mixte, qui va mener deux types d'actions en parallèle.
- L’une globale, par laquelle il propose à tous ses partenaires et il co-élabore avec eux une stratégie complète de tourisme durable ;
- Et puis parallèlement, un type d'action qui s'adresse aux entreprises et qui propose aux entreprises volontaires de s'engager dans une démarche de progrès de trois ans.
Cette démarche enchaîne un diagnostic, la définition d'un plan d'action, la réalisation de ce plan avec un accompagnement.
Et de fait, ces entreprises volontaires se retrouvent plongées dans un réseau local de tourisme durable.
Voici un exemple concret.
C'est la fin de ce tour d'horizon, je n'ai pas tout évoqué. On peut aborder aussi d'autres points de vue, d'autres questions.
Le point de vue du touriste, que pense-t-il du tourisme durable ? Est-il prêt à s’y engager ?
Le point de vue des gens du marketing, le point de vue des aménageurs et bien d'autres.