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Description

Alexandre Rambaud, maître de conférences à AgroParisTech, discute dans cette vidéo (8'45) de la prise en compte de l'environnement dans les systèmes comptables des organisations. Il définit tout d'abord la notion de comptabilité puis met en lumière l'importance croissante accordée aux questions environnementales, notamment en lien avec la réglementation. Il évoque ensuite les multiples controverses associées à cette comptabilité et conclut en donnant des exemples de comptabilité élargie.

Objectifs d’apprentissage :
- Comprendre ce qu’est un système comptable pour une organisation et la notion de comptabilité élargie
- Appréhender les points de controverse qui existent quand on parle de comptabilité élargie.

Contexte

Cette vidéo fait partie de la semaine de cours "Déploiement de l'ingénierie écologique" du MOOC Ingénierie écologique.

Restaurer des écosystèmes dégradés, dépolluer des milieux, créer des continuités écologiques, développer une agriculture plus respectueuse de l'environnement, sont autant de défis qui se posent aujourd'hui à nous. Pour y répondre, de plus en plus de réflexions et de pratiques se tournent vers l'ingénierie écologique, solutions que l'on dit "basées sur la nature". Ce MOOC vous propose d'en découvrir les fondements, les enjeux, les outils, les acteurs ainsi que les conditions de mise en œuvre.

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Partage des conditions à l'identique
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
  • Paternité
Mentions Licence
  • Economie et gestion
  • Gestion
Nature pédagogique
  • Cours
Niveau
  • Bac+3
  • Bac+4
  • Bac+5
Thèmes
  • Ecosystèmes et biodiversité
  • RSE & Management
Types
  • Grain audiovisuel
Mots-clés
systèmes comptables
Écologie politique et ingénierie écologique
Écologie politique et ingénierie écologique
Le droit et l'ingénierie écologique : une approche par le prisme de la restauration écologique
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Questions économiques autour de l'ingénierie écologique
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Le génie écologique et l'entreprise
Le génie écologique et l'entreprise
Anthropologie et ingénierie écologique : quelle place pour les savoirs écologiques traditionnels ?
Anthropologie et ingénierie écologique : quelle place pour les savoirs écologiques traditionnels ?
L'approche patrimoniale de la gestion du vivant
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Éthique de l'ingénierie écologique
Éthique de l'ingénierie écologique
Contributeurs

Rambaud Alexandre

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Ce document contient la transcription textuelle d’une vidéo du MOOC UVED « Ingénierie écologique ». Ce n’est donc pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots, l'articulation des idées et l’absence de chapitrage sont propres aux interventions orales des auteurs.

Le génie écologique et l'entreprise

Sylvain Boucherand
PDG co-fondateur, B&L Évolution

Nous allons voir la place du génie écologique dans l'entreprise. En effet, les enjeux sont importants pour le monde de l'entreprise et l'économie. Le PNUD, Programme des Nations unies pour le Développement estime que 40 % de l'économie dépend du bon fonctionnement des écosystèmes et de la biodiversité, il est donc important que les entreprises et l'ensemble du secteur privé économique se mobilisent sur ces enjeux-là. Nous avons une approche aujourd'hui qui est très centrée sur la technologie et on pense rarement que des solutions avec le vivant peuvent être trouvées à nos défis technologiques, nos défis industriels, les défis que doivent relever les entreprises. Le génie écologique est une véritable solution pour relever ces défis.

1. Les enjeux

Il y a un besoin de mise en œuvre. En effet, nous avons des sites qui peuvent être pollués avec des besoins de dépollution, des écosystèmes qui sont dégradés, l'érosion de la biodiversité qui avance... Cela nécessite un véritable changement de regard et des actions concrètes pour préserver et restaurer les écosystèmes. Il y a donc besoin d'avoir des entreprises qui s'occupent et se mobilisent sur le génie écologique. Il y a aujourd'hui en France la structuration d'une filière, l'UPGE, l'Union des Professionnels du Génie Ecologique, qui regroupe les acteurs spécialisés, principalement des PME, sur le sujet. Il y a entre 152 et 200 entreprises qui sont spécialisées sur le génie écologique. C'est relativement faible quand on voit aux États-Unis ou en Australie, par exemple, que le sujet se développe beaucoup plus rapidement et beaucoup plus fortement.

Il y a un enjeu de formation. Des premières formations existent pour donner les clés, les compétences, les outils pour mettre en place des projets de génie écologique, mais on le voit, elles ne sont pas encore déployées dans l'ensemble des écoles d'ingénieurs, dans l'ensemble des écoles de commerce ou les universités. Il sera nécessaire, si l'on veut que chaque personne, chaque salarié, chaque collaborateur de l'entreprise puisse penser des solutions avec le génie écologique, qu’il soit sensibilisé à ce sujet pendant son parcours, parcours de formation initiale ou parcours de formation continue tout au long de la vie. Il y a également des centres de ressources qui se mettent en place, je pense, par exemple au centre de ressources du génie écologique qui est développé par l’Office français de la biodiversité et qui met à disposition des outils, des retours d'expériences de génie écologique, du partage d'informations, etc.

Au niveau national, c'est un enjeu important puisque dans la stratégie nationale pour la biodiversité, qui est en place de 2013 jusqu'en 2020, il y a un des objectifs qui consiste à trouver des solutions pour et par les écosystèmes. Le génie écologique a donc toute sa place pour atteindre les objectifs de cette stratégie nationale.

2. Exemples

Une entreprise peut prendre en compte le génie écologique dans son fonctionnement, par exemple changer un processus industriel par un processus qui intègre le vivant. Elle peut également développer des offres de services ou des produits qui sont basés sur le génie écologique. Voyons ensemble quelques entreprises pionnières.

Tout d'abord, voyons le sujet de la phyto épuration. C'est une technique qui consiste à utiliser les bactéries naturellement présentes dans le système racinaire des plantes pour épurer l'eau. On a donc une solution basée sur le vivant pour nettoyer, pour épurer, pour dépolluer des masses d'eau. On pouvait utiliser précédemment des solutions chimiques ou mécaniques pour faire cette dépollution, donc là nous sommes bien dans un exemple de génie écologique où on est basé sur un processus vivant. Deux entreprises ont saisi cette opportunité, le groupe Cerp qui conçoit et réalise des unités de traitement végétalisées, qui fait également de la création et de la restauration de milieux aquatiques qui favorisent l'autoépuration. On voit ici une entreprise qui a développé une offre de services basée sur le génie écologique. Un autre exemple, BlueSet, qui propose la création de bassins possédant une zone de filtration. C'est un bassin dans lequel on peut se baigner par exemple, où le nettoyage, l'entretien est fait de manière naturelle avec l'utilisation de plantes, donc des plantes qui sont spécialement conçues pour garantir la filtration et une qualité d'eau de baignade.

Voyons une autre technique, la phytoremédiation, qui est la dépollution par l'action des plantes. On parle également de phytodépollution, qui permet de dépolluer différents milieux comme l'eau, on l'a vu à l'instant, mais également l'air ou le sol. Ces solutions sont intéressantes puisqu'elles sont beaucoup moins invasives, beaucoup moins destructrices pour les écosystèmes et pour les sols puisque les solutions que l'on connaît aujourd'hui, les solutions technologiques, consistent à déplacer les masses de sols qui sont polluées pour les traiter dans des usines ou dans des installations spécialisées. Avec cette technologie ou ce système de phytoremédiation, on peut sur le site mettre en place des essences végétales qui vont capter, aspirer les polluants, les particules qui ont pollué le site, de manière naturelle. C'est l'exemple de l'entreprise Microhumus qui a développé des prestations de phytoremédiation et qui intervient sur des sites et sols pollués pour mettre en place des solutions basées sur le vivant. Ils ont développé un processus spécifique qui permet de choisir des plantes adaptées à tel ou tel polluant et d'avoir une action très précise et très ciblée. Les coûts de ces systèmes sont aujourd'hui un petit peu supérieurs aux systèmes précédents, plus technologiques, notamment dans la phase d'investissement, mais on voit que sur le suivi à long terme les coûts de maintenance sont réduits.

Un autre exemple est celui des géofilets biodégradables qui permettent de structurer et de maintenir un sol pendant que la végétalisation va se remettre en place et repousser. C'est intéressant puisqu’on le voit aujourd'hui, l'érosion des sols est un enjeu très important. Cette solution avec un filet biodégradable permet de stabiliser le sol pendant que la végétation avec ses racines restructure le sol et le maintien. On a ainsi une solution qui aide la nature à retrouver son fonctionnement normal. C'est l'entreprise Ecobiotech par exemple qui fait l'importation et la distribution de ces solutions-là.

Un dernier exemple sur un procédé industriel de stockage de C02. On le sait le C02 est un élément majeur dans le changement climatique, la concentration en C02 qui augmente dans l'atmosphère a des impacts sur le climat, et il est donc intéressant de réduire cette concentration. On a donc développé des solutions qui permettent de capter ce C02 via des bio-réacteurs, avec des algues qui vont capter le CO2 pour se nourrir, pour grandir. On peut ensuite récupérer ces algues qui sont donc de la biomasse et la transformer en biocarburant. Nous avons ici un processus basé sur le génie écologique, du vivant, plutôt que d'avoir des processus techniques ou mécaniques ou chimiques. Green Fuel Corporation est une entreprise qui installe ce type de système auprès d'industriels qui vont avoir des forts rejets en C02 par exemple.

3. Conclusion

Le génie écologique est un secteur qui se développe énormément. C’est un secteur très prometteur. Il y a des créations d'emplois à la clé. On estime en France que plusieurs milliers d'emplois pourraient être créés en soutenant les filières de génie écologique, mais pour cela il est important de changer le regard des entreprises et du monde industriel sur la biodiversité et sur la nature. On pense trop souvent, pour résoudre nos défis, à utiliser des solutions technologiques alors qu’il existe des solutions basées sur le vivant, basées sur le génie écologique qui peuvent répondre à nos défis en étant moins polluants, parfois en étant plus efficaces, parfois même en faisant des économies financières. C’est donc un enjeu important qu'il faut développer.