En ligne depuis le 05/10/2015
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Description
Depuis le premier Sommet de la Terre (1972) et le fameux rapport Brundtland (1987), les notions d'environnement et de développement durable renvoient toutes deux à des questions socialement vives. Le changement climatique, la transition énergétique, la préservation de la biodiversité, la réduction des inégalités et de la pauvreté constituent de véritables enjeux de société. Nous ne pouvons plus rester indifférents à de tels évènements.
Les objectifs du MOOC " Environnement et Développement durable ", réalisé et coordonné par l'Université Virtuelle Environnement et Développement durable (UVED), sont triples :
- interroger nos représentations de l'environnement et du développement durable, si on veut imaginer une société du vivre-ensemble (ce n'est pas une utopie, c'est un défi à relever!), il convient de proposer un projet qui rassemble plutôt qu'il ne divise,
- initier une meilleure compréhension de nos actions collectives, de nos engagements; être éco-citoyen implique à la fois des droits et des obligations,
- modifier nos comportements via l'éducation au développement durable, c'est à ce prix que nous parviendrons à adopter une attitude éco-responsable.
Arnaud DIEMER, Maître de conférences à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et Responsable de l’Observatoire des Représentations du Développement Durable (OR2D), est le référent scientifique de ce MOOC qui rassemble près de 40 experts nationaux et internationaux issus de 30 établissements différents.
A QUI S’ADRESSE CE COURS ?
Il s'agit d'un MOOC à la fois introductif et ouvrant sur quelques approfondissements scientifiques et pédagogiques. Aucun prérequis n'est nécessaire, une bonne dose de curiosité suffit.
Ce MOOC présente un intérêt pour l'ensemble des citoyens et en particulier : les lycéens de niveau baccalauréat, les étudiants de niveau Licence, les enseignants, les décideurs politiques, et toute personne sensibilisée aux enjeux du développement durable et par la sauvegarde de notre planète.
Deux niveaux de difficulté sont proposés selon les contenus de ce parcours : le niveau "Débutant" s'adresse aux apprenants de niveau Bac à Bac+3 (Licence), tandis que le niveau "Approfondi" est plutôt destiné aux apprenants de niveau Master et +.
Domaines
- Sensibiliser et éduquer à l’EDD
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Nature pédagogique
- Cours
Niveau
- Bac+1
- Bac+2
- Bac+3
- Bac+4
- Bac+5
Thèmes
- Ecosystèmes et biodiversité
- Finitude des ressources
Types
- Parcours thématique

Environnement, éco-développement et développement durable

Les savoirs au coeur du développement durable

Les clés d'entrée pour comprendre le développement durable

Le développement durable, un changement du modèle ?

Les objets du développement durable

Éduquer à l'environnement et au développement durable

Environnement et Développement Durable - L'opérationnalité du…

Environnement et Développement Durable - Ethique de…
Arnaud DIEMER, Maître de Conférences – Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand
L’analyse systémique ou plus précisément la dynamique des systèmes va jouer un rôle très important dans la méthode scientifique et la manière d'aborder les phénomènes par les scientifiques.
Il faut se rappeler que pendant longtemps on simplifiait en grande partie la manière d'appréhender ces faits et la simplicité passait par une décomposition des faits élémentaires et on mettait de côté tout ce qui allait au-delà, effectivement, de la simplicité.
La micro-économie par exemple parle des agents économiques et on tente de comprendre les comportements de consommation, les comportements de production.
À l'opposé, la vision macro globalise des choses : on parle de groupe, on parle de groupes de société ou de groupes sociaux, on parle d'agrégats.
Et on voit bien qu’entre les deux, se posait la question de savoir comment on parlait de complexité, comme on admettait que dans un scénario de prospective il puisse y avoir incertitude, irréversibilité, et que des phénomènes dus au hasard jouent un rôle important.
La dynamique des systèmes va essayer de répondre à ces questions. Et elle apporte en fait une triple réponse :
• Elle se présente comme une méthode de résolution des problèmes et à partir de là elle admet la complexité comme un outil, un outil intéressant et important à mettre en place ;
• Elle pose la question des comportements : comment modifier les comportements d'agents dans un système ;
• Et puis enfin, elle réfléchit sur des prospectives en termes de politiques publiques, en termes de politiques sociales, voire de politique en sciences de la vie et de la terre puisqu’effectivement on peut être amenés à prendre une série de décisions intégrant cette irréversibilité.
Alors, cette analyse systémique ne s'est pas faite du jour au lendemain, les pères fondateurs vont jouer un rôle très important.
• Norbert WIENER, qui est donc à la gauche de l'écran, va jouer et va avoir une dimension importante sur la manière d’appréhender scientifiquement l'analyse systémique, il parle de cybernétique.
Il faut rappeler que c'est un mathématicien à l'époque, qui travaille sur les systèmes de la NASA et surtout les systèmes d'armement et donc il a une volonté de savoir sur la manière de communiquer entre effectivement ces systèmes et comment anticiper des comportements.
Alors, on pense bien sûr à des comportements de pilotes d'avion, des comportements de satellites et WIENER réfléchit justement sur la manière de complexifier les méthodes et les programmes de la NASA.
• Deuxième personne qui va jouer un rôle important, c'est Ludwig von BERTALANFFY.
Lui va comprendre qu'un système est toujours ouvert, des flux entrent, des flux sortent et comme le système reste ouvert, il devient auto-organisé.
Ce système est capable en fait d'exister par lui-même, de fonctionner par lui-même, il évolue et donc forcément l'auto organisation va jouer un rôle important.
• La troisième personne J. FORESTER qui vient du MIT, qui est l'originaire et la personne qui va travailler sur le modèle MEADOWS, sur ce fameux modèle de simulation de l'effet catastrophe sur l'épuisement des ressources naturelles.
• Et puis on pourrait ajouter une quatrième personne qui ne parle pas de systémique mais qui a une capacité à nager, à survoler cette systémique, c'est Edgar MORIN qui parle bien sûr d'incertitudes, de complexité.
Selon lui la cybernétique, l’analyse systémique, c'est une capacité a effectivement naviguer dans l'incertitude, dans le hasard, dans la complexité.
Alors c'est vrai que l'analyse systémique repose sur une architecture importante, elle est avant tout structurelle cette architecture et elle renvoie à plusieurs questions :
• Première question : un système a des frontières. Il peut être limité, il peut être ouvert.
Une entreprise par exemple peut être complètement fermée sur son capital mais elle peut être très ouverte sur ses actionnaires.
Donc un système sera toujours définit par ses frontières.
• Un système renvoie également à ces éléments : quels sont les agents qui vont définir ce système ?
Quand on parle d'un écosystème, on peut imaginer que la faune, la flore, constituent effectivement ces différents éléments.
Et ce qu'on conçoit surtout c'est que ces éléments entrent en interaction. L'information circule et donc forcément la communication va jouer un rôle très important.
• Je ne l'ai pas évoqué mais les travaux de SHANNON et WEAVER vont jouer un rôle puisque ces économistes mais également scientifiques vont réfléchir sur la communication : celui qui émet, celui qui reçoit et puis les biais cognitifs.
Quand vous percevez un message, est-on sûr d'avoir bien décodé ce message, d'avoir bien compris l'issue du message.
• Et quatrième élément, c'est qu'on n’oublie pas qu'un écosystème, qu'un système, renvoie carrément au stockage.
Comment stocker l'information, comment décrypter l'information et en quoi ce stockage devient utile pour comprendre l'évolution du système ?
Alors, au fur et à mesure, on peut considérer que l'approche systémique a été au-delà de l'approche structurelle et a permis un fonctionnement qui aujourd'hui est décrié.
Alors, ce fonctionnement joue un rôle important parce que quand on parle d'aspect fonctionnel, on évoque les flux. Pendant longtemps on stockait et on jouait sur les capacités de stockage des éléments.
Là, on estime que les flux, les flux de matière, les flux d'énergie vont jouer un rôle important dans l'approche systémique.
Et puis surtout, on va considérer que derrière ces flux, il y a des gens qui prennent des décisions. Les centres de décisions vont jouer un rôle, c’est eux qui vont transmettre l’information, l’information sur les flux par exemple et puis en même temps qui vont décrypter, qui vont pourquoi pas modifier l'information.
On peut imaginer un biais cognitif, un bluff cognitif qui va jouer un rôle important dans la compréhension systémique.
Au-delà de ceci, il faut rappeler qu'un système a des boucles.
- Certaines boucles sont des boucles de rétroaction positive : elles vont amplifier le phénomène ;
- D'autres boucles, sont des boucles négatives : elles vont stabiliser le phénomène.
Et tout modèle, tout cycle systémique a ce genre de boucles positives et négatives.
Quatrième élément fonctionnel, c'est le délai de réponse. Tous les systèmes n'ont pas les mêmes délais de réponse. La nature, l’environnement a besoin de temps pour réagir, la croissance économique, elle, est dans le court terme et le court-termisme peut-être à l'opposé du long terme.
Un exemple peut-être d'approche systémique qui a joué un rôle très important dans le rapport MEADOWS, c'est la boucle population. Si vous avez bien suivi ce que j'ai évoqué sur l'approche systémique, rappelez-vous qu'il y a une boucle positive et une boucle négative. La boucle positive amplifie le phénomène. Ça signifie quoi ?
Si le quota alimentaire venait à augmenter dans un pays en développement, si le taux de natalité venait à augmenter, la démographie augmenterait donc la richesse par individu baisserait.
On a ici une boucle exponentielle mais qui déstabilise le système.
A l'opposé, un taux de mortalité relativement important, baisse du côté alimentaire par personne, va réduire une population.
Je mets de côté les critères éthiques qui jouent un rôle important mais comprenez bien que l'approche systémique permet de comprendre toute la complexité des phénomènes en permettant à chacun de saisir les conditions, les opportunités de l'analyse d'un fait socio-économique.
Contributeurs
DIEMER Arnaud
UCA - Université Clermont Auvergne
PELLAUD Francine
Haute École Pédagogique de Fribourg (Suisse)
GABORIEAU Isabelle
La Bergerie Nationale
BOIDIN Bruno
FIGUIERE Catherine
UPMF - Université Pierre Mendès France
Barles Sabine
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Bourg Dominique
philosophe et professeur , Université de Lausanne
FERRARI Sylvie
DICKS Henry
Berr Eric
Vivien Franck-Dominique
Verchere Alban
Villalba Bruno
Amblard Christian
Bordois Valéry
Raffin Fabienne
Menecier Sébastien
Jegou Anne
Larrere Catherine
Ballet Jérôme
Simonneaux Jean
Semal Luc
MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle
Douai Ali
Mancebo François
URCA - Université de Reims Champagne-Ardenne
Blanc Jérôme
Léger François
AgroParisTech
Criqui Patrick
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Varet Jacques
Géo2D
Aroua Najet
IMéRA - Aix-Marseille Université
Véron Jacques
Ined - Institut National d'Études Démographiques
Marsat Jean-Bernard
INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement