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Description

Ce MOOC 2E2D est complémentaire au MOOC « Environnement et développement durable » produit et coordonné par UVED en 2015. Ce premier MOOC portait sur les connaissances de base, les fondamentaux du domaine et était à destination particulièrement des étudiants pour favoriser le continuum bac-3/bac+3.

Le deuxième MOOC qu’UVED propose porte quant à lui sur les compétences. Il est prioritairement à destination des enseignants du primaire au supérieur et se veut plus opérationnel. La dernière semaine du MOOC « Environnement et développement durable » introduisant ces questions, ce MOOC 2E2D assure donc une forme de continuité permettant aux enseignants d’éduquer à l’E2D et d’intégrer le développement durable dans leur projet d’école.

État
  • Labellisé
Langues
  • Français
Licence Creative Commons
  • Partage des conditions à l'identique
  • Pas d'utilisation commerciale
  • Pas de modification
  • Paternité
Mentions Licence
  • Sciences de l'éducation
Nature pédagogique
  • Cours
Niveau
  • Bac+1
  • Bac+2
  • Bac+3
  • Bac+4
  • Bac+5
Types
  • Parcours thématique
Mots-clés
éducation à l'environnementdéveloppement durableactions d'éducation environnementale
  • Emergence de l'éducation au développement durable
  • Perspectives critiques en Éducation pour le développement durable
  • La perspective des Questions Socialement Vives (QSV) sur des questions liées à l'éducation au développement durable
  • La labellisation E3D, un concept pour faire du développement durable dans un établissement scolaire
  • La Décennie des Nations-Unies 2005-2014 pour l'Éducation en vue d'un développement durable
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La Décennie des Nations-Unies 2005-2014 pour l'Éducation en vue d'un développement durable

Arnaud Diemer, Maître de conférence à l'Université Clermont Auvergne


En novembre 2014 s'est tenue à Nagoya, au Japon, la Conférence mondiale sur l'éducation au développement durable. Elle avait deux finalités, faire un point sur ce qu'on appelle la décennie du développement durable. 10 ans de réflexion, de mise en pratique et d'études de cas confortés sur le développement durable et son éducation. La deuxième finalité, c'était initier un nouveau programme d'action pour 2015 et après, ce qu'on appelait le Global Program Action.

Quand on regarde les notions fondamentales de cette décennie, ce qu'on a voulu initier, promulguer, on insiste beaucoup sur quel type de connaissances, de compétences, d'attitude, voire de valeurs, doit initier l'éducation au développement durable. Tout simplement, quel rapport on a, aujourd'hui, entre le savoir, les compétences, et bien sûr la communauté des apprenants. Ça fait référence à deux, voire trois idées fondamentales dans cette décennie, qui doivent marquer notre forme d'éducation au développement durable.

  • La première, c'est de rappeler que dès qu'on parle d'éducation, on est centré sur une approche très thématique. Les thèmes sont fondamentaux. Il y a une éducation à la biodiversité, au changement climatique, à la solidarité. Ces thèmes, on va le voir, ont une implication forte sur la manière de transmettre ces connaissances.
  • La deuxième idée, ce sont les méthodes. On insiste beaucoup sur la participation. L'idée est de rendre responsable, autonomes, les apprenants, voire d'arriver à modifier des comportements à travers l'action.
  • La troisième idée est de dire qu'on peut avoir un esprit critique, très ouvert, il ne s'agit pas de critiquer pour critiquer, mais d'avoir une co-construction de savoirs, et pourquoi pas imaginer des scénarios de prospective, voire comment prendre des décisions en commun ?

Bien entendu, l'éducation change radicalement les choses, et la décennie a porté ces projets.

Changer radicalement les choses signifie ne plus rentrer parler par les disciplines, rentrer par les thématiques, et montrer en quoi elles sont transversales. Elles impliquent des limites et elles repoussent les disciplines.

La deuxième chose, c'est trouver les enjeux. Les enjeux sont à la fois sociaux, environnementaux, économiques. On peut parler d'une disparition de la biodiversité, par exemple, de changement et de risques climatiques, mais si on regarde bien les choses, il faut aussi préparer à l'action. La décennie reposait sur des études de cas qui préparaient à mettre, à mouvoir, à avoir des compétences tirées par l'action.

Enfin, les valeurs. Les valeurs jouent un rôle très important. On va le voir, cette décennie a fixé huit à dix thématiques, dont les valeurs étaient porteuses d'éducation. Ces valeurs jouent un rôle très important. L'altruisme, par exemple, peut être une valeur très forte dans les projets éducatifs. Ça peut être aussi réfléchir sur les sphères de la durabilité. Est-ce que l'on reste réellement sur l'environnement, l'économique, le social ? Ça renvoie aussi à l'apprentissage. Ça ne concerne pas uniquement les enfants. Ça tient compte des adultes, donc il faut promouvoir l'apprentissage tout au long de la durée de vie. C'est également ancré dans la culture, qui est très locale. Si on revient à la logique penser global, agir local, la culture est ancrée localement. Elle a besoin de cette dimension forte dans le développement durable.

Puis, réfléchir sur les techniques, comment rendre les gens plus responsables, plus autonomes, comment travailler et collaborer, et non pas coopérer. On voit que l'interdisciplinarité, le travail en commun, a été un élément important dans les projets de l'UNESCO, et donc de la décennie, pour promouvoir une forme de citoyenneté, d'éducation à la citoyenneté, dont le développement durable serait forcément un fil qu'on tient et qu'on veut tisser.

Finalement, le dernier élément qu'on va introduire, c'est le pont entre l'éducation formelle et informelle. Il faut rappeler qu'on a très formalisé l'éducation dans nos cursus, dans nos programmes, dans nos curriculums, mais qu'il existe une éducation de terrain, celle qui vient des ONG, du monde de l'association. Forcément, c'est intéressant de voir comment tisser ce lien entre ces deux formes de formalisation et de non-formalisation.

On peut faire un lien direct entre la décennie de l'UNESCO avec l'EDD, comme on l'appelle, et les ODD, objectifs du développement durable. En 2000, ce type d'objectifs était signé par une centaine de pays et on avait retenu huit objectifs. En 2015, ils sont 17. On retrouve les grandes thématiques : éradiquer la pauvreté, lutter contre la faim, jouer sur la santé, et un ODD consacré à l'éducation, comment dynamiser, comment rendre l'éducation plus qualitative.

L'éducation au développement durable participe à cette logique. Elle y participe parce qu'elle renvoie à une donnée culturelle, l'éducation a une empreinte forte dans la culture. Elle renvoie à la vie ensemble, comment intégrer le mieux vivre, ce que certains appellent le buen vivir dans nos considérations. Finalement, elle ouvre la porte à pas mal de choses sur la notion de diversité, les enjeux qui vont coller à l'éducation au développement durable. Ça nous renvoie vraiment aujourd'hui au débat ouvert en 2015, on a beaucoup réfléchi sur les méthodes, sur les manières de travailler sur les processus d'apprentissage, sur comprendre nos savoirs et nos compétences.

Aujourd'hui, on ouvre une deuxième porte, c'est la porte des controverses, la porte des enjeux. Quels sont les nombreux enjeux qui vont nous attendre avec ce type d'éducation ? Comment va-t-elle complémenter d'autres types d'éducation ? J'entends l'éducation à la santé, à la biodiversité, à l'environnement. Surtout, comment introduire le conflit dans nos modes éducatifs ? Très souvent, les conflits sont hors des enjeux. Or ici, l'éducation au développement durable fait du conflit un enjeu fondamental. C'est peut-être ce qu'on peut attendre de cette forme d'éducation.