En ligne depuis le 19/10/2015
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Description
La France a été officiellement nommée pays hôte de la 21e conférence climat en 2015 (Paris 2015/COP21). Selon les experts, «le réchauffement du système climatique est sans équivoque».
Des changements profonds sont désormais inéluctables, bien qu’il existe encore des incertitudes sur leur ampleur. Face à ce changement de climat qui affectera de nombreux secteurs d’activités, l’adaptation de notre territoire et de la planète au changement climatique est devenue un enjeu majeur qui appelle une mobilisation nationale et internationale.
Le MOOC «Causes et enjeux du changement climatique», produit et coordonné par l'Université Virtuelle Environnement et Développement durable (UVED), vise à tracer un tableau général du problème du changement climatique, en donnant aux apprenants des éléments suffisants pour être capables d’opposer une réflexion personnelle aux polémiques multiples qui ont entouré ce problème. Il se développera en trois temps, de durées inégales :
- Qu’est-ce que le climat et comment peut-il changer ;
- Agir en réduisant les émissions de gaz à effet de serre ;
- Agir en s’adaptant aux changements climatiques.
Les parties 2 et 3 s’articuleront avec des éléments plus politiques concernant les négociations internationales, mais en se limitant à décrire l’interface entre diagnostic scientifique et demande sociétale.
Hervé Le Treut, professeur à l'Université Pierre et Marie Curie et à l'École Polytechnique, directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace, en est le référent scientifique et Jean Jouzel (CEA) en est le parrain.
36 experts-scientifiques issus de 17 établissements différents sont impliqués dans ce projet.
Projet labellisé COP21
Jean Jouzel - PARRAIN DU COURS
C'est formidable cette possibilité que nous offrent les MOOCs de porter notre enseignement, nos travaux de recherche, dans le domaine de l'évolution du climat et plus largement du développement durable, bien au-delà de nos universités et de nos instituts. Je suis convaincu que cette expérience mise sur pied par l'UVED sera une pleine réussite et qu'elle ouvrira sur de nombreuses et fructueuses interactions. J'encourage toutes celles et ceux qui ont des connaissances à acquérir et à partager à s'investir dans cette expérience dont le potentiel est énorme et je remercie chaleureusement toutes les personnes qui s'y sont investies et ont rendu possible son succès.
A QUI S’ADRESSE CE COURS ?
Il s’agit d’un MOOC introductif nécessitant peu de prérequis.
Compte tenu de l’ampleur de la problématique «climat» pour l’ensemble des acteurs de la société (citoyens, enseignants, chercheurs, agents et élus des collectivités territoriales et/ou de l’État, dirigeants ou salariés de secteurs d'activités impactés à court et moyen terme pas les changements climatiques: environnement, agriculture, santé, bâtiment, économie, etc.), ce cours est susceptible d’avoir une large audience.
Ce MOOC francophone pourra être suivi par des anglophones car toutes les vidéos diffusées seront traduites en anglais.
To english speaking students : we will pleased to offer you all the videos of this MOOC on climate change in english!
Pour en assurer l’accessibilité la plus large, chacune des vidéos proposera également aux apprenants une transcription textuelle.
Deux niveaux de difficulté sont proposés selon les contenus de ce parcours : le niveau "Débutant" s'adresse aux apprenants de niveau Bac à Bac+3 (Licence), tandis que le niveau "Approfondi" est plutôt destiné aux apprenants de niveau Master et +.
Objectifs d’apprentissage :
- Comprendre les objectifs, acteurs, mécanismes, fondements et enjeux des négociations internationales actuelles en matière de climat
- Appréhender le système climatique et ses évolutions
- Appréhender la transition bas carbone
- Appréhender l'adaptation des sociétés au changement climatique
- Renforcer la capacité à opposer une réflexion personnelle sur ces questions.
Domaines
- Air & Climat
État
- Labellisé
Langues
- Français
Licence Creative Commons
- Pas d'utilisation commerciale
- Pas de modification
- Paternité
Nature pédagogique
- Cours
Niveau
- Bac+1
- Bac+2
- Bac+3
- Bac+4
Types
- Parcours thématique

Retour sur la COP21 et l'Accord de Paris (2015)

Le climat

Les gaz à effet de serre

La modélisation du climat

La transition bas carbone

Les impacts régionaux et l'adaptation au changement…

Le changement climatique à l'épreuve des autres changements…
Ce document contient la transcription textuelle d’une vidéo du MOOC « Causes et enjeux du changement climatique ». Ce n’est donc pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix des mots, l'articulation des idées et l’absence de chapitrage sont propres aux interventions orales des auteurs.
Les modèles de climat
Pascale BRACONNOT
Chercheur – CEA
Comment modéliser le climat ?
1. Le système climatique
Il faut d'abord connaître le système à représenter (figure ci-dessous). Le climat est le résultat d'interactions entre de nombreux réservoirs ayant des échelles de temps très différentes. Il y a par exemple l'atmosphère, où se passe la météorologie a des échelles de temps très courtes allant jusqu'à une dizaine d'années. Ce qui module le climat, ce sont ces interactions entre l'atmosphère et des réservoirs aux échelles de temps plus longues, comme l'océan ou les surfaces continentales. Ces échelles vont du cycle saisonnier à la variabilité interannuelle et millénaire, voire au-delà. Le moteur du climat est l'énergie incidente du Soleil, au sommet de l'atmosphère. L’atmosphère et l'océan sont les deux composantes qu'il faut absolument avoir dans un modèle de climat pour pouvoir représenter les transports et la redistribution de cette énergie solaire entre les régions équatoriales et les pôles.
2. Les modèles numériques de climat
Un modèle numérique de climat est en fait une somme de modèles. A partir des observations et de la réalité, il faut formaliser le problème physique sous forme d'équations mathématiques. C'est le modèle mathématiques que l’on va employer. Puis on va faire intervenir une discrétisation et on va faire intervenir un modèle numérique. Ce modèle numérique devra respecter des lois de conservation, par exemple de l'énergie ou de la masse dans le système. Ensuite, on va avoir ce que l'on appelle le code, qui est l'ensemble des programmes numériques qui vont être donnés à l'ordinateur pour effectuer l'ensemble des calculs. Avoir un modèle de climat, c'est donc aussi prévoir tout l'environnement du travail au niveau de l'ordinateur pour suivre les simulations et être capable de les exploiter.
3. Les équations
Si l'on reprend les modèles, le système d'équation que l'on utilise est issu de la mécanique des fluides en milieu tournant et fait appel aux équations de NAVIER-STOKES auxquelles on applique quelques hypothèses simplificatrices comme le fait que la Terre est ronde et le niveau d'hypothèse dépend un petit peu des différents modèles. Ces modèles sont appelés modèles de circulation générale et vous avez ci-dessous les équations d'un modèle d'atmosphère. Ils font intervenir les équations du mouvement et les équations d’états. Les variables de base que l'on va utiliser sont le vent, la température, l'humidité. Ces équations, par exemple les équations du mouvement, font intervenir des termes de source et de puits d'énergie qu'il faut représenter. En milieu tournant également, va intervenir la force de Coriolis qui est responsable des grandes variations de la circulation atmosphérique et océanique.
4. Le maillage
Avoir un modèle, c'est être capable d’avoir un maillage sur lequel on va résoudre ces équations. On va donc découper la Terre, en somme de petits cubes. C'est un maillage tridimensionnel, avec une discrétisation sur l'horizontale et sur la verticale.
Ensuite, représenter le climat est un compromis entre la représentation en termes d'espace et de temps de simulation. Il va falloir représenter tous les phénomènes qui sont aux échelles sous-maille. Par exemple, pour le climat, on travaille avec des échelles de l'ordre de 200 km. Il va falloir développer ce que l'on appelle des paramétrisations pour représenter cette physique sous-maille et ça consiste à utiliser les variables de grande échelle pour représenter tous les processus de petite échelle, comme ici l'exemple des nuages qui sont sur cette figure (ci-dessus).
5. Diversité des modèles
Ce qui diffère beaucoup d'un modèle à l'autre est le niveau de complexité des différentes paramétrisations que l'on introduit dans les modèles. Il y a énormément de réservoirs concernés et de processus dans la représentation des modèles de climat. J'ai parlé de l'atmosphère et des nuages, mais dans les modèles d'atmosphère, on va aussi représenter toutes les caractéristiques du rayonnement dans l'atmosphère : la formation des gouttes de pluie et des précipitations ; la végétation (on va avoir tout le changement des feuilles au cours de la saison) ; les échanges d'eau avec le sol ; l'océan, on va avoir les mouvements marins et le mélange vertical ; et la glace de mer, également, avec sa grande réflectivité et puis les transferts de chaleur au travers de la glace et les mouvements de la glace sur l'océan (figure ci-dessous). Ce qu'on appelle une expérience numérique est la somme des simulations que l'on fait pour répondre à une question que l'on se pose sur le climat.
6. Conditions initiales et conditions limites
Pour pouvoir utiliser les modèles, il faut leur prescrire en tous les points de la grille des conditions initiales. C'est-à-dire que l'on va imposer aux modèles des conditions de température, d'humidité et de vent ou de courants océaniques caractéristiques d'un état de démarrage ou d'un jour dans l'année, d'un jour particulier dans l'année. Au cours de la simulation, on va faire varier ce que l'on appelle les conditions aux limites. C'est par exemple le rayonnement incident au sommet de l'atmosphère ou la composition des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ou éventuellement, l'évolution des surfaces continentales en fonction de l'activité humaine.
7. Prise en main des modèles de climat
Le résultat de la simulation va nous donner un ensemble de fichiers informatiques qui nous donneront en chaque point de cette grille du modèle et pour chacun des réservoirs, l'évolution au cours du temps des températures, de l'humidité, des courants, et un ensemble de diagnostics qui va nous permettre d'exploiter ces simulations. Lorsque que l’on parle de climat, généralement, la façon de procéder consiste à faire une première simulation qui est une simulation de référence. Par exemple, on fait la simulation du climat actuel, puis on en fait une deuxième sur un climat perturbé dans lequel, au cours de la simulation, on va changer un élément. Par exemple, on va faire varier au cours du temps la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère (+ 1 % par an au cours de la simulation) jusqu'à ce qu'elle se stabilise. C'est en comparant les résultats de ces deux simulations que l'on va pouvoir comprendre le fonctionnement du système climatique et comment il réagit à cette perturbation, et donc étudier le climat et les changements climatiques.
Contributeurs
Weissenberger Sebastian
Professeur/chercheur associé , Université de Moncton (Canada)
BRACONNOT Pascale
TULET Pierre
Chouinard Omer
Professeur titulaire, , Université de Moncton (Canada)
BOUSQUET Philippe
LE TREUT Hervé
MAIZI Nadia
JOUSSAUME Sylvie
Vanderlinden Jean-Paul
Professeur en études de l'environnement et économie écologique , UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Li Laurent
Planton Serge
climatologue et membre de l'association Météo et Climat
Jouzel Jean
Climatologue
Ghil Michael
Saunois Marielle
Vogel Félix
Peylin Philippe
Bopp Laurent
directeur de recherche , CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Vuichard Nicolas
Boucher Olivier
Vautard Robert
Paillard Didier
Mignot Juliette
Hourcade Jean-Charles
CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique