Formation « transition écologique pour un développement sociétal » (TEDS)
URCA - Université de Reims Champagne-Ardenne
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Depuis la rentrée 2024, l’Université de Reims Champagne-Ardenne propose à toutes ses licences (L.2) une Formation obligatoire « transition écologique pour un développement sociétal » (TEDS). Elle est accessible à d’autres étudiants au choix des responsables de formations.
Détail
En réponse à la demande ministérielle de former tous les étudiant·es de premier cycle universitaire à la transition écologique, l’URCA a proposé à ses enseignant·es chercheur·es de définir le contenu de cette formation qui a pour objectif de permettre aux étudiant·es de :
- prendre la mesure et acquérir des connaissances relatives aux grands enjeux de soutenabilité auxquels se trouvent confrontées nos sociétés,
- découvrir que les problèmes rencontrés sont compliqués et qu’il n’existe pas de solutions simples à mettre en oeuvre. Au contraire, comprendre que rien que l’appréhension de ces problèmes nécessite de mobiliser des connaissances dans des domaines très divers et donc une expertise collective permettant la pluridisciplinarité.
Nos sociétés sont confrontées à deux grands enjeux de soutenabilité : la soutenabilité environnementale de nos modes de développement et la soutenabilité de nos organisations sociales. L’URCA a voulu dépasser le cadre des objectifs initiaux de l’enseignement « transition écologique pour un développement soutenable » tels que définis par le ministère, à savoir transmettre des connaissances en matière de changement climatique, de biodiversité et de ressources afin de répondre à la nécessité d’accélérer la transition écologique, en élargissant la formation de sorte à permettre aux étudiant·es, futurs décideurs et futures décideuses, d’appréhender l’ensemble des crises auxquelles ils et elles seront confronté·es, d’où le titre retenu à l’URCA « transition écologique pour un développement sociétal ». L'objectif de cette formation est de permettre à des étudiant·es de spécialités très diverses, aux connaissances encore limitées sur leurs propres domaines, d’acquérir des connaissances autres, tout aussi indispensables à la compréhension du monde qu’elles et ils devront transformer.
Cette formation les instruit sur la méthode scientifique, sur le fait qu’en dépit du caractère rigoureux de la recherche, et notamment parce que les sujets abordés sont complexes, ce qui rend difficile leur compréhension, des différences d’interprétation voire des désaccords peuvent survenir. Mais loin d’être un problème, ces désaccords sont en fait une partie essentielle du processus scientifique car féconds pour parvenir à une meilleure compréhension du monde.
Ces connaissances scientifiques indispensables ne sont pas suffisantes à induire des changements nécessaires en matière de comportements personnels, notamment pour deux raisons : 1. le dénigrement du discours scientifique : scepticisme injustifié, conspirationnisme… et 2. le fait que l’impact de ces crises est différé dans le temps, même si le rythme du changement climatique s’accélère, au point d’ailleurs que l’on s’en rend compte. Mais les changements en cours restent largement perçus comme étant lents. Cette lenteur entrave donc à la fois la prise de conscience de l’ampleur des problèmes et celle de la nécessité d’agir vite.
Parce que ces étudiant·es seront nécessairement en obligation d’agir, cette formation devra leur montrer que les relations entre la science et l'action sont au coeur des réalités contemporaines et que la recherche scientifique peut apporter des solutions à ces crises.
La participation citoyenne prend de l'ampleur : elle se révèle fructueuse dans le cas de décisions aux enjeux complexes en conduisant à des décisions plus durables et plus équitables qui rehaussent la qualité de vie à l’échelle locale. Les décisions sont acceptées plus facilement que par des approches traditionnelles. Cette participation citoyenne demande la mobilisation de citoyen·nes éclairé·es et cette formation leur permettra d’établir des ponts entre les savoirs théoriques et leurs applications sociales effectives.
L’organisation pédagogique de cette formation :
L’enseignement est d’une trentaine d’heures.
En L.2, la formation est créditée de 3 ECTS au premier ou second semestre selon les maquettes d’enseignement.
L’introduction prend la forme d’une réunion en présentiel avec chaque promotion de L2, plusieurs promotions de petits effectifs pouvant être regroupées. Chaque réunion est préparée et animée par le chargé de mission TEDS et, s’ils le souhaitent, des responsables de formation.
La durée de la présentation est d’environ une heure et demie en trois temps :
• Un premier temps (45 minutes de conférence ou de vidéo selon le lieu) permet de situer les enjeux de l’enseignement TEDS (définition de l'anthropocène, l’enjeu politique qui soulève des questions sur la responsabilité des activités humaines envers la planète, sur les actions nécessaires pour en atténuer les impacts négatifs, ce qui appelle à des changements sociaux, économiques et politiques majeurs).
• Un deuxième temps est consacré à la présentation synoptique des leçons puis du dispositif de formation : conseil en matière de progression pédagogique et de rythme de travail, plate-forme technique, modalités d’évaluation, conditions de validation.
• Un troisième temps permettra de répondre aux éventuelles questions des étudiant·es et permettra de connaître leur degré de connaissances et leurs attentes en la matière.
Le coeur de l’enseignement est constitué de 20 leçons thématiques. Elles prennent la forme d’autant de vidéos issues de la captation de conférences devant public. Les vidéos sont accessibles en continu sur la plate-forme Moodle. Chaque vidéo est accompagnée d’une retranscription, d’une infographie, des principales références et des coordonnées des institutions de référence sur le thème. Certaines leçons sont liées logiquement ou chronologiquement.
La conclusion de la formation prendra des formes variées selon les formations, l’objectif étant de permettre aux étudiants de mobiliser les connaissances acquises dans la perspective de leur formation disciplinaire. Les dispositifs ad hoc mis en place sous la responsabilité du chargé de mission TEDS seront donc élaborés après échanges avec les responsables de formation.
Un dispositif technique d’ores et déjà envisagé pour certaines licences est celui d’une conférence-débat ou d’une table ronde à laquelle seront convié·es les étudiant·es et qui sera animée par des spécialistes de la discipline concernée capables d’expliciter les impacts des changements en cours sur la formation des étudiant·es, sur les thèmes et les conditions de la recherche scientifique dans le domaine et sur les transformations des métiers.
L’évaluation est formative et se présente sous la forme d’une série de QCM en ligne. La moyenne octroie les ECTS.
Le contenu de l'enseignement :
L’enseignement est structuré en 20 leçons regroupées en trois blocs de connaissances :
- Planète et crise écologique
1. L’humanité face aux climats
2. La perturbation du cycle de l’eau
3. La dégradation des sols
4. La biodiversité en déclin
5. La dégradation de la qualité de l’air
6. L’épuisement des ressources naturelles
- Humanité et crise sociale
7. Les inégalités économiques et sociales
8. Le féminisme au coeur des combats pour l’égalité
9. Les problèmes de santé physique et mentale
10. Des modes de production et de consommation des aliments plus durables
11. La liberté d’expression et la démocratie
12. Le monde d’après la civilisation du travail, du ralentissement à l’arrêt
- Transitions écologique et sociétale, comment agir ?
13. Les énergies de la transition écologique
14. La gestion des déchets
15. Croissance, soutenabilité et sobriété
16. Les mobilités, au coeur du changement de monde
17. Changer la ville pour changer la vie
18. Habitabilité du monde et migrations
19. Jeunesses et engagements dans une société démocratique
20. Inaction politique, mythe du consommateur responsable et éco-anxiété.
Le contenu de chaque leçon se présente ainsi :
• Présenter les connaissances essentielles sur le thème, les problématiques contemporaines et leurs enjeux au sens de gains et pertes envisageables pour l’humanité.
• Illustrer le propos par des exemples du quotidien et territoriaux et privilégier un discours centré sur des aspects parmi les plus significatifs pour les étudiant·es.
• Orienter le propos de sorte à encourager des changements appropriés.
• Insister sur la nécessité d’une approche plurielle des phénomènes évoqués et énoncer quelques possibilités d’enrichissement par la mise en perspective de plusieurs des leçons proposées.
• Permettre aux étudiant·es les plus intéressé·es, par leur spécialisation ou une appétence personnelle, de prolonger leur formation en leur fournissant des éléments d’appréhension des recherches scientifiques sur le domaine considéré.
Cette formation ne vise pas à l’exhaustivité : tous les sujets ne peuvent être abordés ; aucune leçon ne peut viser d’autre objectif que de fournir des connaissances de culture générale de haut niveau. Aussi, il a été demandé aux producteurs et productrices des leçons non pas de prétendre fournir un état de l’art sur le thème mais plutôt de rendre accessibles et compréhensibles pour un public intelligent mais non spécialiste les concepts et les problématiques complexes qu’ils et elles utilisent dans leurs recherches.
Contact :
Marie OLIVIER
Vice-présidente déléguée à la responsabilité sociétale et à la transition écologique
Type d'initiative
- Dans l'enseignement